La présidente du Front national Marine Le Pen a assuré, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, que la création d'un groupe d'eurosceptiques au Parlement européen était proche.
Marine Le Pen est sereine. Mercredi 28 mai, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle elle est apparue tout sourire, elle a déclaré n'avoir aucune inquiétude sur sa capacité à former un groupe constitué d'eurosceptiques au Parlement européen dans le délai requis.
La présidente du Front national (FN) s'exprimait depuis Bruxelles aux côtés des dirigeants de quatre autres formations d'extrême droite, qui se sont dit prêtes à "s'opposer aux éléments les plus néfastes de l'Union européenne".
Le FN et ses alliés - Parti de la Liberté (PVV) néerlandais, le Vlaams Belang belge, FPÖ autrichien et Ligue du Nord italienne - ont un nombre de députés largement suffisant pour former un groupe parlementaire : 38 alors que 25 sont requis. Mais les députés du groupe doivent être de sept nationalités différentes, une condition qui n'est pas encore remplie.
Marine Le Pen a néanmoins affirmé, au cours d'une conférence de presse, que les "combinaisons possibles étaient considérables", soulignant que "le principe même d'une négociation exige de la discrétion".
'Coup de com'
"Nous n'avons absolument aucune inquiétude sur l'existence future de notre groupe puisque les groupes doivent être constitués avant la première session qui aura lieu au début du mois de juillet", a-t-elle déclaré. "Nous sommes une alliance construite, réfléchie, solide."
Kattalin Landaburu, correspondante de FRANCE 24 à Bruxelles, estime en revanche que "les jeux sont loin d'être faits". "On s'attendait à une annonce aujourd'hui, il n'y en a pas eu, explique la journaliste. Cette conférence de presse était en fait une grande opération de communication, un de ces 'coups de com'' dont le Front national a le secret". Au regard de la présence médiatique massive dans la salle de presse, "force est de constater que ça marche bien, peut-être trop bien", poursuit la journaliste.
"Derrière le coup de communication, il y a tout de même des calculs très réalistes de la part de Marine Le Pen et de ses alliés : ils n'auraient pas crié victoire sans certitudes", assure Kattalin Landaburu.
Pas d’alliance avec Ukip ni avec Aube Dorée
Les partenaires du FN ont d'ailleurs affiché le même optimisme que Marine Le Pen. "Tous ceux qui sont pour une Europe des nations libres et souveraines peuvent se tourner vers nous", a fait savoir Harald Vilimsky, un dirigeant du FPÖ autrichien.
Les
eurosceptiques britanniques de l'Ukip, grands gagnants dans leur pays, avec 29 % des voix, ont refusé la main tendue du FN. Un refus que Marine Le Pen a déploré, mardi. Elle a par ailleurs exclu de s'allier avec les partis d'extrême droite grec
Aube Dorée et hongrois du
Jobbik. Elle a également tourné le dos à Udo Voigt, devenu, à l'issue du scrutin de dimanche, le premier élu néo-nazi allemand à faire son entrée au Parlement européen.
Avec Reuters