
À une semaine du premier tour de la présidentielle, le siège de la Commission électorale indépendante à Kaboul a été samedi la cible d'une attaque de Taliban. Les cinq kamikazes sont morts sans faire de victimes.
Fidèles à leur promesse de désorganiser l'élection présidentielle du 5 avril, un commando de Taliban afghan a attaqué, samedi 29 mars, le siège de la Commission électorale indépendante (CEI) à Kaboul. Il s’agit de la troisième attaque d'envergure dans la capitale afghane cette semaine.
Déployées rapidement sur place, les forces de sécurité afghanes ont encerclé les rebelles, avant de les éliminer après six heures de combats."Ils ont tous été abattus. Quatre cadavres ont été retrouvés, le cinquième attaquant s'étant apparemment fait exploser", a dit le porte-parole du ministère de l'Intérieur, en précisant que deux membres de l'unité d'élite de la police afghane avaient été "légèrement blessés".
L'affrontement entre les forces de sécurité afghanes et les assaillants a duré cinq heures, durant lesquelles le personnel de la CEI et huit membres du personnel international des Nations unies ont trouvé refuge dans des pièces sécurisées du complexe.
Les kamikazes avaient revêtu des burqas pour déjouer la surveillance des gardes de la commission et lancer leur attaque.
Une zone sensible
Il s'agit du deuxième bâtiment de la CEI à être visé par le mouvement taliban cette semaine. L'attaque intervient, en outre, 24 heures après celle d'une pension utilisée par une association humanitaire américaine et dans laquelle un jeune afghan a trouvé la mort.
Le siège de la CEI se trouve près du complexe abritant les bureaux des Nations unies en Afghanistan (Unoca) et d'autres organisations internationales.
Le propriétaire de la maison utilisée pour tirer sur le bâtiment de la CEI a raconté que trois gardes étaient présents, deux à l'extérieur et un à l'intérieur, quand elle a été prise d'assaut par les Taliban.
Cette maison, a expliqué l'armée afghane, est utilisée comme bureau par l'équipe de campagne d'un des candidats à la présidentielle, Gul Agha Sherzai.
Objectif : décrédibiliser les élections présidentielles
À une semaine de l'élection présidentielle, l'escalade de la violence dans le pays risque de saper la crédibilité d'un scrutin qui se voulait le premier transfert démocratique de pouvoir dans l'histoire de l'Afghanistan.
Les Afghans doivent choisir un successeur à Hamid Karzaï qui ne peut se représenter, aux termes de la Constitution afghane. Le mouvement taliban a donc lancé une série d'attaques dites "complexes" à Kaboul avec une explosion suivie de fusillades.
Le 20 mars, neuf civils dont quatre étrangers avaient été tués dans un grand hôtel du centre-ville. Cette attaque a conduit la plupart des missions d'observateurs étrangers à retirer leur personnel international, ce qui n'est pas pour rassurer sur la régularité du scrutin.
Avec AFP et Reuters