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Espagne : défilé monstre à Madrid contre l'austérité

Des milliers de manifestants venus de toutes les régions d'Espagne ont défilé samedi dans les rues de Madrid contre la politique du gouvernement Rajoy. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont fait des dizaines de blessés dans la soirée.

Ils dénoncent "l'urgence sociale". Des dizaines de milliers de manifestants venus de toutes les régions d'Espagne ont défilé, samedi 22 mars, à Madrid, pour réclamer la fin de la politique d'austérité du gouvernement Rajoy - imposée par l'Union européenne.

Certains manifestants de cette "marche de la dignité" avaient traversé le pays et parcouru à pied des centaines de kilomètres pour venir crier leur mécontentement. Agitant des drapeaux, une immense foule a envahi le centre de la capitale pour le plus grand défilé organisé depuis ceux de 2012.

Tous avaient le sentiment d'une grande injustice. Les manifestants s'indignaient de payer le marasme économique, les déficits publics et le sauvetage bancaire européen de plus de 40 milliards tandis que, selon eux, les responsables de l'explosion de la bulle immobilière, de la corruption et des abus bancaires continuent de s'enrichir.

Comme un symbole, un gigantesque doigt d'honneur a surgi de la foule. "Le peuple se réveille. C'est fini la fête", assurait une pancarte accrochée au doigt. "Nous voulons du travail. Nous ne pouvons pas accepter que des millions de personnes au chômage doivent retourner chez leurs parents", a lancé Jorge Balbas, un chômeur de 24 ans de Burgos (nord) rappelant que plus d'un jeune actif espagnol sur deux est au chômage.

En fin de soirée, des affrontements entre protestataires et forces de l'ordre ont éclaté. La police a chargé à plusieurs reprises et tiré des balles en caoutchouc contre des jeunes qui jetaient des projectiles, montaient des barricades, cassé les vitrines des banques et enflammé des poubelles.

Les incidents ont fait 71 blessés légers dont 30 policiers et 41 manifestants, selon les services de secours Samur, précisant que 13 personnes avaient été hospitalisées. La police a interpellé 17 personnes.

L'austérité sans précédent appliquée par le gouvernement depuis son arrivée fin 2011 a donné lieu à deux grèves générales en 2012, avec des centaines de milliers de personnes dans la rue. La mobilisation s'est ensuite essoufflée, dans un pays asphyxié par la récession, la crise de l'emploi et un plan d'économies de 150 milliards d'euros.

Avec AFP