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Ukraine : 100 observateurs internationaux dépêchés pour "stabiliser" le pays

Des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe vont être déployés dans les 24 heures en Ukraine. La mission s’est mise en place avec l’accord de la Russie mais le cas de la Crimée fait encore débat.

Ils seront une centaine. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à laquelle appartient la Russie, a acté, vendredi 21 mars, l'envoi d’un groupe d’observateurs en Ukraine pour une durée de six mois.

Toute la difficulté était de concilier les points de vue russes et occidentaux. Après plusieurs jours de négociations, un compromis a pu être trouvé entre la Russie, qui a rattaché la péninsule ukrainienne de Crimée à son territoire, et les 56 autres pays membres de l'OSCE. Jusqu’à présent, les diplomates occidentaux imputaient à Moscou l'échec des précédentes discussions à ce sujet.

L'objectif de cette mission, dont le déploiement débutera dès ce week-end, est de contribuer "à travers le pays (...) à réduire les tensions et à favoriser la paix, la stabilité et la sécurité", est-il écrit dans le texte d'annonce de la décision, prise à l'issue d'une réunion extraordinaire.

Pas d’observateurs en Crimée

Le texte a toutefois immédiatement donné lieu à des interprétations divergentes de la part des États-Unis et de la Russie, Washington considérant que la Crimée entrait dans le champ de cette mission, ce que conteste Moscou.

À plusieurs reprises déjà, des observateurs militaires de pays membres de l'OSCE ont tenté, en vain, de se rendre en Crimée en début de mois (voir photo). Ils ont, à chaque fois, été refoulés et ont même été accueillis en une occasion par des tirs de sommation.

Les nouveaux observateurs de l'OSCE seront basés à Kiev et ne compteront que des civils. Ses effectifs pourraient rapidement passer de 100 à 400 observateurs supplémentaires. Elle se déploiera initialement dans neuf villes, dont Donetsk, agglomération de l'est russophone de l'Ukraine qui concentre beaucoup de tensions depuis le scission de la Crimée.

"Ce n'est pas encore la fin de la crise mais une initiative qui contribue à soutenir nos efforts d'apaisement", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui doit se rendre en Ukraine, samedi.

En parallèle, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk et les dirigeants européens ont signé vendredi 21 mars à Bruxelles le volet politique de leur accord d'association, à l'origine de la crise entre Moscou et l'Occident. Le texte, signé par les 28 dirigeants de l'UE, vise à arrimer l'Ukraine à l'Union, en engageant les deux parties dans une association politique et une intégration économique. Il ne prévoit cependant pas à terme d'adhésion de l'Ukraine.

Avec Reuters