Le XV de France accueille une équipe en forme, l'Irlande, samedi (18h00) au Stade de France en clôture du Tournoi des VI nations. Après trois victoires (Angleterre 26-24, Italie 30-10, Écosse 19-17) pour une déroute au pays de Galles (27-6), les hommes de Philippe Saint-André peuvent encore espérer un hypothétique titre. Cela passera forcément par un succès face à une fringante équipe d’Irlande et au vu de la dernière sortie des Bleus à Murrayfield face à l’Ecosse, cela s’annonce compliqué.

"Ce n'est pas la sinistrose, réfutait pourtant dimanche le manager des Bleus. L'an dernier, parfois le contenu était très bon mais on n'arrivait pas à gagner. Là, on gagne. Aujourd'hui, on arrive à gagner des matches mais on ne retient que le contenu, déplorait mardi l'ailier Yoann Huget. C'est un peu paradoxal !"

Toujours est-il qu'à Edimbourg, face à un XV du Chardon aussi courageux que limité, les Bleus n'ont réussi à forcer leur destin que sur une pénalité de Jean-Marc Doussain à moins de deux minutes de la fin. On avait aussi vu des Bleus volontaires en début de match avant de se crisper, comme tétanisés par le spectre de l'échec, puis perdre totalement le fil. L'Irlande serait donc avisée d'essayer d'instiller le doute à cette équipe toujours à la recherche de la bonne carburation et de régularité dans ses prestations.

Plus que tout, il sera nécessaire pour les Français de rivaliser en intensité face à des Irlandais habituellement dominateurs sur les points de rencontre (sol, ballons portés...). En ce sens, le retour en Bleu de Louis Picamoles devrait donner de l'allant au XV de France.

Dernière pour Brian O'Driscoll

Une fois ces fondations posées, les flèches françaises pourront songer à piquer, que ce soit l'ailier Yoann Huget, en grande forme, ou le centre Gaël Fickou, immense espoir du rugby français qui connaîtra la deuxième titularisation de sa jeune carrière (19 ans, 7 sél.).

En face, les Irlandais sont en quête d'un feu d'artifice parfait, en couronnant d'un titre, le premier depuis 2009, le douzième de leur histoire, et les adieux internationaux du légendaire centre Brian O'Driscoll, pour sa 141e sélection à 35 ans.

Avantagés dans la course au sacre par une différence générale mirifique (+81), les Irlandais ont impressionné par leur force collective, ne s'inclinant que d'un cheveu à Twickenham face à l’Angleterre (13-10) après avoir fait du petit bois des doubles tenants du titre gallois (26-3). Cependant, l'air français ne réussit traditionnellement guère aux hommes en vert : depuis 1945, ils ne se sont imposés que quatre fois dans l'Hexagone.

Un succès pour les Bleus pourrait leur permettre de croire à un titre, en fonction du résultat de l'Angleterre en Italie. Cela reste très illusoire, franchement inespéré, mais le XV de France n'est plus à un retournement près.

France: Dulin - Huget, Bastareaud, Fickou, Médard - (o) Tales, (m) Machenaud - Lapandry, Chouly, Picamoles - Maestri, Papé (cap.) - Mas, Szarzewski, Domingo

Irlande: Kearney - Trimble, O'Driscoll, D'Arcy, Kearney - (o) Sexton, (m) Murray - Henry, Heaslip, O'Mahony - O'Connell (cap.), Toner - Ross, Best, Healy

Remplaçants

France: Guirado, Debaty, Slimani, Flanquart, Vahaamahina, Lauret, Doussain, Mermoz

Irlande: Cronin, McGrath, Moore, Henderson, Murphy, Reddan, Madigan, McFadden

Arbitre: Steve Walsh (AUS)

Avec AFP