
Le président russe, Vladimir Poutine, a profité du sommet UE-Russie à Bruxelles pour critiquer les "interférences" européennes dans la crise ukrainienne et rappeler que Moscou tiendrait ses engagements vis-à-vis de l'ex-République soviétique.
Alors que les événements s’accélèrent en Ukraine, l’Union européenne (UE) et la Russie étaient réunis en sommet mardi 28 janvier à Bruxelles. Comme cela avait été annoncé avant la réunion, les discussions ont été "franches" entre le président russe, Vladimir Poutine, et les deux dirigeants de l'UE, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, qui l'accueillaient à Bruxelles.
Vladimir Poutine a profité de l’occasion pour critiquer l'ingérence des pays de l'Union européenne dans la crise ukrainienne. Il s'est ainsi clairement élevé contre la succession de visites de responsables de l'UE à Kiev ces derniers jours. La dernière en date est celle de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, attendue dans la soirée dans la capitale ukrainienne.
"La Russie n'interférera jamais" en Ukraine
Si les Ukrainiens "ont besoin d'intermédiaires, c'est à eux de le dire, mais plus il y a d'intermédiaires plus il y a de problèmes", a déclaré Vladimir Poutine. "Je pense que le peuple ukrainien est capable de résoudre" la crise "par ses propres moyens", a ajouté le président russe, au cours de la conférence de presse finale.
Il a également affirmé que "la Russie n'interférera jamais" dans les affaires ukrainiennes, rejetant ainsi les critiques exprimées depuis des mois par les pays d'Europe de l'Ouest sur les pressions exercées par Moscou sur Kiev.
En revanche, a poursuivi Vladimir Poutine, "je ne peux imaginer comment nos partenaires européens réagiraient si, au plus fort d'une crise dans un pays comme la Grèce ou Chypre, notre ministre des Affaires étrangères participait à un rassemblement anti-européen et commençait à donner des conseils" aux manifestants.
Moscou tiendra sa promesse à 15 milliards de dollars
Herman van Rompuy et José Manuel Barroso ont tenté de convaincre Vladimir Poutine que l'UE voulait sortir de la logique du "bloc contre bloc" et qu'un éventuel rapprochement de l'Ukraine avec l'UE bénéficierait in fine à la Russie sur le plan économique. Les deux parties ont décidé de mettre en place des "consultations bilatérales" au niveau d'experts pour étudier les "conséquences économiques" de l'accord d'association avec l'UE qu'avait rejeté le président ukrainien Viktor Ianoukovitch en novembre.
Le chef du Kremlin a pour sa part insisté sur le poids de l'aide que son pays apportait à son voisin ukrainien, à l'économie vacillante et aux coffres vides. "Ce qui est important pour nous, est que l'économie ukrainienne bénéficie de crédit", a-t-il déclaré, en faisant référence aux promesses d'un prêt de 15 milliards de dollars faites à l'Ukraine en décembre. Il a assuré qu'il ne reviendrait pas sur ces accords si l'opposition arrivait au pouvoir à Kiev. Mais, à la fin, la Russie "veut être sûre de récupérer son argent", a-t-il précisé, liant ainsi le sort des deux pays.
Si ce 32e sommet UE-Russie avait été réduit au minimum, ne durant qu'un après-midi, contre un jour et demi ces dernières années, le prochain s'annonce plus consistant, le 3 juin à Sotchi, la veille de la tenue du G8.
Avec AFP