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Reportage : le président congolais Joseph Kabila en tournée au Nord-Kivu

En tournée dans l'est de la RDC depuis une semaine, Joseph Kabila a fait halte à Rutshuru et à Kiwanja, vendredi. Les deux villes étaient encore sous le contrôle des rebelles du M23 il y a un mois. Reportage.

Depuis des semaines, les habitants du Nord-Kivu s’interrogeaient sur l’absence de leur chef d’État pour fêter la victoire historique de l’armée congolaise contre les rebelles du M23. Le président congolais Joseph Kabila s'est finalement rendu dans la région par la route, à bord de son 4x4. Des images de sa voiture bloquée dans la boue ou sur des pistes impraticables ont circulé sur la Toile durant son périple. Après huit jours de voyage, Joseph Kabila est arrivé à Rutshuru, fief de la rébellion du M23 il y a encore un mois, et à Kiwanja. Une équipe de FRANCE 24 l’a suivi.

Des milliers de personnes avaient patienté plusieurs heures avant l’arrivée du président congolais. Un mois après la libération de de Kiwanja, ex-bastion des rebelles du M23, Joseph Kabila s’est offert un bain de foule. Banyarange Mani, pasteur, était aux premières loges. Il confirme que les attentes sont grandes au sein de la population : "Il n'y a rien, rien. Il peut peut-être donner de l'argent pour construire les écoles, scolariser les enfants de l'école primaire comme il l'avait promis et réhabiliter nos routes, et donner les salaires aux fonctionnaires surtout aux enseignants, aux militaires et autres agents."

"Désolé pour la guerre"

Le changement, un impératif pour tous dans cette région marquée par 20 ans de conflit. Dans le stade de Rutshuru, ville jumelle de Kiwanja, Joseph Kabila a parlé, tenté de rassurer. Il reconnaît que la sécurité n'est pas encore totale : "Toutes mes condoléances pour cette guerre. Voilà trois fois que je viens ici en vous disant désolé pour la guerre. Depuis vingt ans, le sang des fils de Rutshuru, Lubero, Masisi et d'ailleurs a trop coulé. Nous voulons que cette guerre que nous sommes en train de finir soit la dernière."

Un Nord-Kivu stable, un défi majeur pour la région. Tous ont envie de croire à un changement d'époque après la première victoire historique de l'armée congolaise. Liévin Nandaka, membre du PPRD, le parti du président Kabila, veut espérer : "Il a l'habitude de nous promettre, mais nous pensons qu'avec la fin de la guerre il va quand même réaliser les cinq chantiers qu'il nous a promis."

Écoles, routes ou encore la santé, des secteurs exsangues. Tout est à construire dans le Nord-Kivu. Et tout reste à faire pour Joseph Kabila.