
Après le réquisitoire du Guide suprême contre la France mercredi matin et ses avertissements aux négociateurs, la réunion entre l'Iran et les grandes puissances (5+1) à Genève s'est ouverte puis achevée après quelques minutes seulement.
Dix minutes à peine pour ouvrir un nouveau cycle de négociations capitales. La réunion plénière entre l'Iran et les grandes puissances (5+1) sur le programme nucléaire controversé de Téhéran s'est achevée quelques minutes seulement après leur ouverture, mercredi en fin d'après midi, aux Nations unies à Genève, selon des sources diplomatiques.
"Ce fut juste une brève session introductive", a indiqué un diplomate sous réserve d'anonymat. "Il va y avoir maintenant des réunions bilatérales", a-t-il précisé.
L'Iran avait demandé que la réunion soit consacrée à des clarifications sur le processus de négociations avant d'envisager l'examen d'un accord, estimant que la confiance a été "perdue" lors du précédent cycle de discussions.
Le 9 novembre dernier, lors d'un précédent cycle de discussion des 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne, plus l'Allemagne) avec l'Iran, en vue d'obtenir des garanties sur le programme nucléaire de Téhéran, la France avait demandé des modifications du texte de l'accord. Les négociateurs s'étaient alors séparés sans conclure.
Le Guide suprême s'en prend à Paris
François Hollande a jugé, mercredi 20 novembre lors du Conseil des ministres, "inacceptables" les propos du guide suprême iranien, Ali Khamenei, selon lesquels Israël serait "voué à la disparition". Le chef de l'État estime qu'ils "compliquent la négociation" en cours sur le nucléaire, rapporte la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.
"Les propos de Khamenei sont inacceptables et compliquent la négociation", a déclaré la porte-parole lors de son point-presse hebdomadaire, assurant toutefois que la position de Paris dans cette négociation était "ferme, mais pas fermée".
Mercredi matin, le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, s'en est pris violemment à la France. Lors d'un discours prononcé à Téhéran, devant 50 000 bassidjis, des miliciens islamistes, Ali Khamenei a accusé Paris d'avoir "cédé aux États-Unis", et de s'être "mis à genoux devant le régime israélien" en empêchant, par son intransigeance, la conclusion d'un accord lors des premières négociations à Genève.
Le guide suprême iranien a en outre critiqué les propos de François Hollande, qui a assuré à Israël, dimanche, que la France continuerait à s'opposer à une levée des sanctions économiques, tant que Téhéran n'aurait pas renoncé à sa quête de l'arme atomique.
Avec dépêches (AFP et REUTERS)