
La CIA collecterait en secret, depuis 2006, les données des transactions financières internationales, y compris celles de ressortissants américains, selon deux médias américains.
Pour une fois que ce n'est pas la NSA ! Cette fois-ci, c'est la CIA [Central Intelligence Agency], qui se retrouve au centre des nouvelles révélations sur un programme secret de collecte de données électroniques révélées, jeudi 14 novembre, par le "New York Times" et le "Wall Street Journal".
L'agence centrale américaine du renseignement se constitue une vaste base de données de la plupart des transactions financières internationales, transitant par des sociétés comme la Western Union, assurent ces deux quotidiens, qui citent plusieurs sources au sein de la communauté du renseignement.
Ce programme, mis en place en 2006, vise à traquer d'éventuels mouvements de fonds pouvant financer des activités terroristes. "Il a été inspiré par les révélations autour des transferts d'argent, dont ont pu bénéficier aux États-Unis les organisateurs des attentats du 11 septembre 2001", souligne le Wall Street Journal.
Ce n'est qu'un début ?
Ce système de surveillance fonctionne, d'après les médias américains, sur le même principe que la large palette d'opérations de cyber-espionnage de la NSA, révélées, grâce aux documents fournis par l'ex-consultant de la CIA, Edward Snowden. Ce syphonnage de données est autorisé par la désormais célèbre cour secrète, qui supervise l'application de la FISA [Foreign Intelligence Surveillance Act - loi sur la surveillance extérieure], et approuve aussi, par ailleurs, la plupart des activités d'espionnage électronique de la NSA.
La CIA récupère la plupart des données que les expéditeurs doivent fournir lorsqu'ils envoient des sommes d'argent à l'étranger. Typiquement, rappelle le New York Times, quand le montant dépasse les 1 000 dollars, ces sociétés demandent une pièce d'identité de l'expéditeur, un nom et une adresse pour le bénéficiaire.
Dans le cadre de ce programme, la CIA ne fait pas, lors de la collecte, la différence entre des expéditeurs américains et étrangers à partir du moment où l'argent est envoyé à l'étranger. Si l'agence a des suspicions sur le but de ces transactions financières, elle peut transmettre des informations au FBI.
Pour le Wall Street Journal et le New York Times, ces nouvelles révélations ne seraient qu'un début. "Plusieurs responsables soulignent que ce n'est qu'un des programmes secrets [de la CIA] impliquant des collectes de données", précise le New York Times.