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Le Japon durcit ses sanctions contre Pyongyang

Cinq jours après le lancement d'une fusée nord-coréenne - que le Japon soupçonne être un missile longue portée -, Tokyo va aggraver ses sanctions contre Pyongyang, notamment le contrôle sur les transferts financiers entre les deux pays.

AFP - Le gouvernement japonais a décidé vendredi d'aggraver ses sanctions contre la Corée du Nord en renforçant le contrôle sur les transferts financiers entre les deux pays, cinq jours après le lancement d'une fusée nord-coréenne, a-t-on appris de source officielle.

"La mesure vise à améliorer notre contrôle des transferts de fonds vers la Corée du Nord", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Takeo Kawamura, dans un communiqué.

Tout transfert de fonds du Japon vers la Corée du Nord de plus de 10 millions de yens (74.000 euros) sera désormais soumis à l'accord préalable des autorités nippones, alors que le plancher des sommes soumises à autorisation était jusqu'à présent fixé à 30 millions de yens (220.000 euros).

Les voyageurs se rendant en Corée du Nord depuis le Japon devront en outre obtenir l'accord des autorités pour pouvoir emmener une somme supérieure à 300.000 yens (2.200 euros), un seuil fixé jusqu'à présent à un million de yens (7.400 euros).

Le Japon abrite une importante communauté nord-coréenne, souvent des immigrés de longue date qui envoient ou apportent de l'argent à leurs proches restés au pays.

Le gouvernement semble avoir retenu les mesures les moins sévères étudiées par le Parti libéral démocrate (PLD, droite) au pouvoir au Japon pour punir le régime communiste après le tir de sa fusée.

Certains responsables du PLD avaient ainsi proposé de proscrire toute exportation du Japon vers son voisin ou d'interdire complètement le territoire nippon aux ressortissants nord-coréens.

Le lancement dimanche d'une fusée nord-coréenne qui a survolé le nord de l'archipel nippon avant de s'abîmer dans le Pacifique a mis en colère Tokyo, qui réclame le vote d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant ce tir, sans succès jusqu'à présent.

Les sanctions japonaises déjà en place contre Pyongyang ont en outre été renouvelées pour un an, au lieu de six mois d'habitude.

Parmi ces mesures existantes, Tokyo interdit toute importation nord-coréenne, l'accès de ses ports aux navires sous pavillon de Corée du Nord et refuse, sauf cas particulier, l'accès à son territoire aux Nord-Coréens.

Tokyo proscrit en outre l'exportation de 24 produits de luxe vers la Corée du Nord, une mesure visant particulièrement les cadres du régime communiste.

Ces sanctions ont été imposées pour la première fois en 2006, après un essai nucléaire conduit par Pyongyang.

Outre ses programmes nucléaires et balistiques, le Japon reproche au régime communiste l'absence de progrès dans le dossier des kidnappés japonais.

Les services secrets nord-coréens ont enlevé 17 Japonais, selon Tokyo, 13, selon Pyongyang, dans les années 70 et 80 pour former des espions à la langue et à la culture japonaises. Le régime communiste a autorisé cinq Japonais à rentrer dans leur pays en 2002 et affirmé que les huit autres étaient décédés, mais cette question continue d'empêcher toute normalisation diplomatique entre les deux voisins.