
Les négociations sur la Syrie sont entrées dans une "phase décisive" samedi à Genève, selon de hauts responsables américains. Moscou et Washington tentent depuis jeudi de trouver un accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien.
Alors que les États-Unis et la Russie entament samedi 14 septembre leur troisième journée de pourparlers sur la Syrie à Genève, il semble que les négociations soient entrées dans une phase "décisive", synonyme de progrès.
Vendredi, tout au long de la journée, le Secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont multiplié les entretiens, accompagnés ou non de leurs experts en désarmement, pour tenter de trouver un accord sur les modalités d'un démantèlement de l'arsenal chimique syrien. "Nous sommes clairement arrivés à un moment décisif", a souligné à Genève un haut responsable américain.
Les deux parties "ont fait des progrès vers un accord sur l'évaluation du stock d'armes chimiques", a-t-il précisé. Les États-Unis estiment à plus de 1 000 tonnes cet arsenal composé entre autres de gaz sarin ou moutarde, soit un chiffre plus élevé que les estimations russes, selon ce responsable.
Ban Ki-moon sceptique
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Dans le même temps, les déclarations du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a jeté une ombre sur ces négociations. Le diplomate a en effet affirmé que le rapport des experts des Nations unies – attendu lundi 16 septembre - "va conclure de manière accablante" à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, sans en attribuer directement la responsabilité au régime syrien. Mais il a clairement accusé le président Bachar al-Assad d'avoir "commis de nombreux crimes contre l'humanité" et s'est dit "persuadé que les responsables rendraient des comptes quand tout cela sera fini".
Ban Ki-moon a également dit "partager" le scepticisme de la communauté internationale sur la volonté de Damas de démanteler son arsenal chimique sous supervision internationale, comme l'a proposé Moscou. "Il est donc important que les autorités syriennes appliquent ce qu'elles ont dit de manière sincère et exacte" afin de prouver leur bonne foi, a-t-il déclaré dans une interview à FRANCE 24, dont l’intégralité sera diffusée samedi à partir de 15h30.
L'opposition syrienne ne croit pas aux promesses du régime
Autre bémol dans les négociations : le blocage de l’opposition syrienne. Alors que Lakhdar Brahimi est chargé de préparer une conférence internationale dite Genève 2 pour rechercher une solution politique, l'opposition syrienne s'est inscrite en faux vendredi sur l'idée qu'une percée sur les armes chimiques du régime permettrait d'avancer politiquement sur la paix dans le pays.
"Les promesses faites par le régime syrien" pour placer sous contrôle international ses armes chimiques "ne sont que de nouvelles tentatives pour tromper la communauté internationale et l'empêcher de le punir pour ses crimes", a déclaré la Coalition nationale de l'opposition syrienne dans un communiqué.
Avec dépêches