Amnesty International a publié mercredi des images satellites des destructions à Alep, la seconde ville de Syrie, dévastée par des mois de violences et de bombardements. Les bilans humain et matériel que tire l'ONG est alarmant.
Avant et après. C'est ce que montrent les images satellitaires d'Alep, publiées par Amnesty International mercredi 7 juillet. On y voit l'ampleur des destructions que subit la ville sous le feu des combats et des bombes depuis le 20 juillet 2012. Aujourd'hui la ville est séparée en deux moitiés, l'une aux mains des rebelles, l'autre aux mains du régime.
En un peu plus d'un an, la seconde ville de Syrie a été "dévastée" par la guerre, assure l'ONG. Ses habitants subissent des bombardements quotidiens du régime, mais également des violences de la part des rebelles, dans les secteurs qu'ils tiennent, affirme mercredi Amnesty International.
Donatella Rovera, chercheuse à Amnesty International, s'est rendue à plusieurs reprises en Syrie. Elle vient de rentrer d'Alep d'où elle revient avec des images spectaculaires. "Alep est complètement dévastée", affirme-t-elle dans un communiqué, soulignant qu'une très grande part de la population a fui.
Interrogée sur l’antenne de FRANCE 24, la chercheuse est revenue sur l’utilité de diffuser de tels clichés. "Les preuves de ces ruines finiront par être détruites avec le temps. Ces images sont donc très importantes", explique-t-elle. Et d’ajouter : "J’espère que cela enverra un message fort aux responsables de ces crimes et qu’ils comprendront qu’ils ne pourront pas éternellement bénéficier de l’immunité dont ils bénéficient aujourd’hui".
"Des armes faites pour les champs de bataille"
Pour appuyer ses dires, l'ONG présente un rapport montrant des images satellitaires de plusieurs quartiers d'Alep prises avant et après juillet 2012. Selon le rapport, une grande partie des destructions ont été causées par "une campagne de bombardements aériens lancés sans distinction" par les forces du régime de Bachar al-Assad. "Les forces syriennes utilisent des armes faites pour les champs de bataille, qui ne sont pas faites pour être utilisées dans des zones habitées et ne sont pas précises", précise Donatella Rovera sur FRANCE 24.
L'organisation exprime également son inquiétude concernant les sites historiques de la ville, notamment le vieux souk, en partie brûlé, et le minaret de la mosquée des Omeyyades, détruit.
Dans son communiqué, Amnesty réitère sa demande de transférer devant la Cour pénale internationale le dossier syrien.
Ci-dessous, les images avant après des destructions dans trois quartiers d'Alep où les bombardements ont été particulièrement violents.