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Berlusconi touché, mais pas coulé

Dans la revue de presse française, ce matin, la première condamnation définitive de Berlusconi, l'Egypte avec le témoignage d'une victime de la violence islamiste, l'Uruguay qui légalise le cannabis et enfin les vacances des ministres en France.

La "chute du Cavaliere", titre Le Figaro avec une photo d’un Berlusconi pensif et dépité. « Un naufrage à l’Italienne », préfère Libération, avec une photo de Berlusconi en capitaine tirant son chapeau, comme s’il tirait sa révérence. Une référence, évidemment, au naufrage aussi du Costa Concordia, dont le procès se tient en ce moment. Une référence aussi au Braquage à l’italienne, ce film avec Edward Norton et Mark Wahlberg qui décrit le plan audacieux et sans défaut d’un braquage exécuté d’une main de maître et qui finalement s’achève dans le sang.
Les deux quotidiens relèvent tout de même que si Silvio Berlusconi est condamné à de la réclusion, en revanche, sa peine d’inéligibilité, elle, n’est pas encore confirmée. Condamné, certes, mais pas éliminé", nous dit le Figaro. Surtout que l’avenir proche de la politique italienne ne pourra s’écrire qu’avec Berlusconi, écrit Yves Thréart, dans son édito.
Sa formation compte cinq ministres au sein du gouvernement. Le Cavaliere peut donc très bien leur donner l’ordre de démissionner et créer une nouvelle crise politique dont l’Italie n’a pas besoin. Finalement, note Yves Thréart, c’est encore lui qui tient les clés du jeu. C’est un peu ça le "phénomène Berlusconi"
. De son côté, François Sergent, dans Libération, salue la décision de la justice italienne. Mais il met en garde : Berlusconi a montré encore ces derniers mois une impressionnante capacité de séduction et d’empathie avec ses électeurs. Il reste populaire. Pour l’instant, la gauche ne semble pas avoir réussi à trouver une vraie réponse politique, une vraie alternative à l’ancien président du Conseil. Finalement, conclut Libération, si les juges ont pu faire leur travail, c’est désormais aux politiques de faire le leur.

Autre sujet, ce matin, l’Egypte, avec Libération qui publie le témoignage touchant d’un jeune de 17 ans, poursuivi par des islamistes en Egypte.
C’était le 5 juillet dernier et la scène a été entièrement filmée par des téléphones portables et diffusée sur Internet. On y voit cette image effroyable d’un jeune poussé d’un toit, puis lynché. Ce jeune, il s’appelle Hamada Badr. Il avait 19 ans, et il prévoyait d’aller s’installer en Belgique. Mais il est mort des suites de ses blessures.
L’un de ses amis était là et il raconte cette scène dans Libération. Ce jour là, Hamr, les 2 jeunes entendent des Frères musulmans et des partisans de Mohamed Morsi arriver par dizaines, armés de barres de fer. Lui et Hamada s’enfuient. Et se cachent dans un immeuble. Mais ils sont poursuivis. Arrivés sur la terrasse au sixième étage, ils sont coincés. Alors qu’Hamada monte encore plus haut, Hamr, lui veut tenter de redescendre par les conduites d’eau. Mais un partisan de Morsi, qui porte d’ailleurs un drapeau noir, symbole de l’Islam radical, s’en prend à lui et le poignarde en criant "Allah Akbar". Sur le coup, Hamr ne s’aperçoit pas qu’il est touché à la main. Il réussit à s’échapper. Et c’est là que son camarade Hamada atterrit à ses pieds. Il a juste le temps de lui dire : "je ne m’en sortirai pas". Hamada est mort, lui s’en tire avec 2 doigts qu’il a fallu amputer. De leur côté, les Frères musulmans démentent tout lien avec ces faits et dénoncent un montage, nous dit le journal.

En Uruguay, l’Assemblée nationale a approuvé mercredi le commerce et la production de cannabis. C’est à lire dans Libération. Désormais (si le Sénat à son tour approuve la loi) le commerce et la culture du cannabis seront assurés par l’Etat. Un Institut de régulation et de contrôle du cannabis sera créé. Il délivrera des licences à des producteurs. Les consommateurs, eux, uniquement des Uruguayens majeurs et inscrits sur un registre des usagers pourront s’acheter jusqu’à 40 grammes par mois dans les pharmacies. Avec une telle loi, l’Uruguay est le premier pays au monde à aller aussi loin dans la légalisation. Les Pays Bas ne font que tolérer la vente depuis 40 ans, mais la production est illégale. Montevideo cherche à lutter de cette manière contre le marché noir et contre le crime organisé. Partant du constat que 40 ans de guerre à la drogue n’ont pas changé le marché. D’autres pays d’Amérique latine, comme le Guatemala pourraient suivre cet exemple. Encore faudrait-il convaincre l’organe de l’ONU, qui jeudi, a affirmé que l’Uruguay entrait en contradiction avec les conventions internationales sur les stupéfiants.


Ce n’est pas à cause de cette loi que les ministres français n’ont pas l’intention de se rendre en Uruguay pour leurs vacances, ont tout cas ils ne l’avoueraient pas.
Car les ministres restent très discrets sur leurs destination. On se rappelle qu’en décembre dernier Aurélie Filippetti avait été épinglée pour avoir passé un séjour à l’Ile Maurice. En fait, ceux qui donnent leurs destinations, sont ceux qui restent en France. Et ils s’empressent d’ajouter qu’ils emmènent leurs devoirs de vacances dans leur valises, nous dit encore le Parisien. On apprend que Jean-Marc Ayrault va dans le Morbihan, que Pierre Moscovici se rend en Vendée, Manuel Valls dans les Bouches du Rhones ou encore Laurent Fabius, en Midi Pyrénées.

Mais ce tabou des vacances (qui existe en France depuis 2003 et la gestion catastrophique de la canicule par Philippe Douste-Blazy) commencent à agacer certains au gouvernement. Ils sont nombreux à râler.
Dans le Figaro, un ministre s’insurge : "On n’est pas des surhommes quand même ! On a besoin de reprendre de la distance. Il nous faut du repos, de la réflexion". Evidemment ce ministre n’a pas voulu qu’on cite son nom.