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Le ministre français des Affaires étrangères a réaffirmé mardi au cours d'une visite à Bamako qu'il fallait que l'élection présidentielle - dont le premier tour aura lieu le 28 juillet - puisse se tenir sur tout le territoire malien.

Le ministre français des Affaires étrangères était en visite à Bamako, la capitale malienne, au lendemain de l’adoption par le Conseil des ministres du Mali d’un projet de loi confirmant la date du 28 juillet pour le premier tour de l’élection présidentielle. Laurent Fabius a réaffirmé qu'il fallait "qu'on puisse voter partout au Mali" lors de ce scrutin. "Pour la France, il est évident qu'il ne peut y avoir deux pays dans un même pays. Les dispositions seront prises pour qu'à Kidal, on puisse voter comme partout ailleurs", a déclaré le chef de la diplomatie française, arrivé mardi après-midi à Bamako en provenance de Niamey.

"Vous savez qu'il y a des discussions qui se déroulent actuellement. Je souhaite que ces discussions aboutissent rapidement", a ajouté Laurent Fabius dont c'est la deuxième visite au Mali en deux mois. Des négociations ont en effet lieu à Ouagadougou pour trouver un accord pour la tenue du scrutin dans la région de Kidal (nord-est), contrôlée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui refuse la présence de l'armée et de l'administration.

Une action régionale commune contre les djihadistes

La France, intervenue militairement à partir de janvier pour chasser les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays, a insisté pour la tenue d'élections rapides au Mali afin de redonner "une légitimité" au pouvoir à Bamako issu d'un coup d'État en mars 2012 et permettre le processus de réconciliation. "Sur le plan technique, les élections présidentielles sont tenables et un travail remarquable a été fait. Très bientôt, les cartes électorales vont être éditées", a poursuivi Laurent Fabius qui a rencontré plusieurs dirigeants maliens.

Le ministre des Affaires étrangères avait auparavant déclaré à Niamey souhaiter une "action commune" avec la Libye et ses voisins contre les "groupes terroristes", après des attentats au Niger attribués à des djihadistes venus du sud du territoire libyen. "Il semble qu'il faille porter un effort particulier, ce qui est souhaité d'ailleurs par la Libye, sur le sud de la Libye", a ainsi déclaré Laurent Fabius après un entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou. Il a indiqué avoir discuté avec ce dernier "d'initiatives qui pourraient être prises par les pays limitrophes en liaison" avec Tripoli, car "il peut y avoir" en Libye "un certain nombre de menées de groupes terroristes". "C'est aussi la volonté du Premier ministre libyen [...], nous allons voir comment nous pouvons encourager une action commune avec les Libyens", a-t-il conclu.

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Retour sur les lieux des attaques d'Agadez et Arlit
Laurent Fabius veut "qu'on puisse voter partout au Mali", même à Kidal

Le Niger a été frappé le 23 mai par deux attentats-suicides qui ont fait une vingtaine de morts, essentiellement des militaires nigériens. Revendiquées par deux groupes djihadistes, les Signataires par le sang et le Mouvement par l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), les attaques ont visé un camp militaire à Agadez et un site d'uranium du groupe nucléaire français Areva, dans le nord du pays.

Les assaillants venaient du sud libyen, a réaffirmé lundi le président nigérien, selon lequel ils préparaient parallèlement une "attaque" contre le Tchad. Mais le Premier ministre libyen, Ali Zeidan, a démenti que les auteurs des attentats soient venus de son pays.

FRANCE 24 avec dépêches