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Les "nouveaux terroristes"

Dans la presse française ce vendredi : retour sur les "nouveaux terroristes" après le meurtre de Londres, François Hollande qui fait l'éloge des réformes allemandes devant le congrès du SPD à Leibzig, et qui dimanche fera face à la mobilisation de la Manif pour tous. Et enfin l'hommage de la presse à Georges Moustaki.

Libération, ce vendredi, s’intéresse à ces "nouveaux terroristes" qui semblent agir comme des loups solitaires. Il y a eu d'abord eu Toulouse avec Mohammed Merah, puis Boston, avec les frères Tsarnaev et maintenant Londres. De quoi se demander si on n’a pas affaire à "un terrorisme de proximité". Le quotidien a interrogé le juge anti-terroriste Marc Trévidic qui explique que le phénomène est très inquiétant.

"Nous savons lutter contre des organisations ayant une stratégie politique ou un projet terroriste, mais pas contre ces actes commis par des gens isolés qui relèvent du pulsionnel, du pétage de plomb de jeunes radicalisés via Internet. Mais il est impossible de déceler à l’avance des phénomènes éruptifs comme à Londres". Et pourtant, poursuit le juge, ces jeunes ne font rien au hasard : "ils ne sont pas déconnectés de toute infrastructure. La radicalisation qui s’opère sur Internet est voulue par des prêcheurs et des cadres de l’islam extrémiste qui diffusent l’idéologie sur des sites et revues comme Inspire".

De son côté, le Figaro, s’intéresse au voyage de François Hollande à Leibzig, en Allemagne, au congrès du SPD. Une fois n’est pas coutume ce n’est pas pour critiquer le président, mais pour saluer un discours, dont le Figaro espère qu’il sera un jour vu comme le discours fondateur du quinquennat.
Ce qu’apprécie le quotidien, c’est le fait d’avoir vanté les réformes courageuses de Gerhard Schröder (amélioration de la compétitivité, réduction des allocations chômage), que personne jusqu’à présent en France n’avait oser imiter.
Le journal, assez ironiquement, estime qu’avec de telles paroles, le président a fait "un bras d’honneur à l’aile gauche du parti socialiste" en France, des mots forts repris de la bouche de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann.

En France, François Hollande devra faire face, ce week end, à la grande manifestation de l’opposition et de la manif pour tous. C’est en Une du nouveau quotidien de droite, L’opinion, François Hollande qui sera face à la due dimanche. Pour Nicolas Beytout, le président ne peut plus continuer à ignorer la mobilisation. Le directeur du journal explique que "le piège que François Hollande avait voulu tendre à la Manif pour tous, en précipitant le vote de la loi sur la mariage homosexuel, s’est refermé contre lui puisque la manifestation de dimanche se transforme en protestation contre l’ensemble du gouvernement".

Une analyse pas forcémement partagée par tous les journaux. Et visiblement pas par le Parisien/Aujourd’hui-en-France pour qui les Français sont lassés des manifs. Le journal publie un sondage selon lequel 62% des Français estiment qu’il serait normal que ces manifestations cessent, contre 35% seulement qui pensent le contraire.
Plus étonnant encore, dans le Figaro, on apprend que Frigide Barjot, la médiatique porte parole de la manif pour tous, s’interroge sur sa participation à la manifestation dimanche. Elle explique au journal en prendre "plein la gueule, en avoir marre". Elle se dit très préoccupée par les récupération du mouvement et les dérives violentes récentes contre les homosexuels et contre elle-même. Tant qu’il n’ya aura pas de garantie sérieuse de la part de la police, elle mettra sa "participation entre parenthèse", conclut-elle.

Un sujet semble en revanche faire l’unanimité de tous les quotidiens, c’est l’hommage à Georges Moustaki. Tous les journaux saluent le Métèque qui s’est éteint hier à l’âge de 79 ans. Je vous conseille notamment le portrait que dresse L’Humanité de l’un de ces derniers géants de la chanson française. Pour le quotidien, Georges Moustaki, c’était l’élégance même, un homme à la voix d’une douceur infinie. Lui, qui est né en Egypte, de parents juifs d’origine grecs, qui parlait arabe dans la rue, italien et français à l’école avant de venir s’installer à Paris. Jusqu'à la fin de sa vie, il est resté l'éternel métèque qu'il affirmait être dès sa première chanson, en 1969.