
Pour son grand oral devant la presse, le président François Hollande a annoncé qu'il maintenait son engagement d'inverser la courbe du chômage avant la fin de 2013. Une promesse qui ne convainc pas, alors que la France est de nouveau en récession.
Offensif : tel doit être, selon François Hollande, le maître-mot pour l’an II de son quinquennat. Le président français l’a affirmé, ce jeudi 16 mai, lors d’une grande conférence de presse pour évoquer les priorités du gouvernement pour l’année à venir.
itPour illustrer cette nouvelle posture combative, le chef de l’État a réaffirmé son très controversé engagement d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année. “Je m’y suis engagé au début de mon quinquennat, je m’y tiens”, a-t-il martelé devant l’ensemble du gouvernement et la presse présents à l’Élysée pour cette allocution.
Étendre le principe des contrats aidés
Le chef de l'État a réitéré cette volonté alors que la France est retombée officiellement, mercredi 15 mai, en récession. Difficile, dans ces conditions économiques, d’engranger des victoires sur le front de l’emploi, estiment la plupart des économistes. “C’est illusoire d’inverser la courbe du chômage en 2013 car il faudrait une croissance d’au moins 1,5 % cette année”, avait expliqué mercredi 15 mai à FRANCE 24 Pascal de Lima, économiste et enseignant à Sciences-Po.
Pour faire mentir les cassandres de l'emploi, le président de la République a expliqué que les réformes déjà engagées - pacte de compétitivité, loi de sécurisation de l’emploi - allaient commencer à produire leurs effets et que de nouvelles mesures étaient prévues. François Hollande a ainsi annoncé avoir demandé au gouvernement d’élargir les dispositifs d’emplois aidés afin que davantage de personnes puissent en bénéficier. Les emplois d’avenir ne devraient ainsi plus seulement concerner le secteur public, tandis que les contrats de génération (embaucher un jeune en conservant un senior) pourraient être étendus à la création d’entreprise.
itUn gouvernement économique européen
Mais le chef de l’État ne compte pas uniquement sur des dynamiques franco-françaises pour aller chercher la croissance “avec les dents” comme l’avait dit son prédécesseur Nicolas Sarkozy. François Hollande a beaucoup insisté, lors de son allocution, sur le rôle de l’Europe. Il a promis de tout faire pour sortir l’Union européenne de “sa langueur”.
Ce qui passe, pour le président français, par un plan en plusieurs points qu’il compte soumettre à ses partenaires européens. François Hollande s’imagine en maître d’œuvre d’une grande réforme des institutions qui viserait à instaurer un gouvernement économique européen. “Il se réunirait tous les mois autour d’un président européen qui serait élu pour un délai long”, a-t-il expliqué. Il a même détaillé la feuille de route qu’il envisage pour cette éventuelle nouvelle institution : harmoniser la fiscalité européenne, mettre en place une convergence en matière de droit social et instaurer un plan de lutte contre la fraude fiscale.
itOutre cette réforme institutionnelle, qui a déjà été proposée par plusieurs centres de réflexion économique comme la fondation Robert Schuman ou le think tank EuropaNova, François Hollande a également demandé qu’une partie des fonds européens prévus pour l’emploi des jeunes (6 milliards d’euros) soit débloquée “immédiatement” et qu’une “Europe de l’énergie” soit mise en place pour faciliter la transition vers les énergies renouvelables.