![L'universitaire accusé d'agression sur deux étudiantes en niqab a été acquitté L'universitaire accusé d'agression sur deux étudiantes en niqab a été acquitté](/data/posts/2022/07/18/1658138359_L-universitaire-accuse-d-agression-sur-deux-etudiantes-en-niqab-a-ete-acquitte.jpg)
Accusé d'agression par deux étudiantes portant le voile intégral en mars 2012, Habib Kazdaghli, le doyen de la faculté des lettres de la Manouba, près de Tunis, a été acquitté des faits qui lui étaient reprochés.
Le verdict est tombé. Le doyen de la faculté tunisienne des arts de la Manouba, Habib Kazdaghli, a annoncé jeudi 2 mai à l'AFP avoir été acquitté à l'issue d'un long procès. Il était accusé d'avoir agressé deux étudiantes portant le niqab - une affaire devenue le symbole du bras de fer opposant les camps islamiste et laïque en Tunisie.
"La justice tunisienne m'a acquitté et les deux étudiantes ont été condamnées à deux mois avec sursis", a-t-il indiqué à l’AFP. Il a fait état de son "soulagement" et de sa "fierté" après que la justice a reconnu son innocence.
"Large sourire"
"Je suis soulagé que cette histoire prenne fin. C'est un soulagement pour la Tunisie car les tentatives de porter atteinte à la modernité de l'université ont échoué", a-t-il expliqué. Les deux jeunes filles étaient poursuivies dans le même procès pour avoir saccagé le bureau du doyen de la faculté des lettres de la Manouba, près de Tunis.
"Le doyen est apparu à la sortie du tribunal avec un très large sourire", raconte David Thomson, le correspondant de FRANCE 24 à Tunis. "Cette annonce d'acquittement a également été accueillie par les applaudissements du corps enseignant venu soutenir Habib Kazdaghli", a-t-il ajouté.
Le doyen, qui encourait cinq ans de prison, a toujours voulu croire à la clémence des juges. "Justice sera rendue au doyen que je suis, mais aussi à la faculté, avait-il assuré à FRANCE 24 en janvier dernier. C’est une affaire montée de toute pièce et j’appelle la justice à ne pas tomber dans le guet-apens. C’est moi qui ai été attaqué dans mon bureau !"
La Manouba, la frondeuse
Les faits remontent au 6 mars 2012, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont, selon les dires du doyen, saccagé son bureau. L'une de deux jeunes femmes, qui avait fait l’objet d’une procédure d’exclusion pour port du niqab en salle de cours, avait accusé Habib Kazdaghli de l'avoir giflée. L’incident avait, dès le lendemain, suscité l’ire d’étudiants salafistes qui, munis d’armes blanches, avaient décroché le drapeau national tunisien pour y hisser le leur.
En fervent défenseur de "l'État de droit et des institutions", le doyen s'est toujours opposé au port du voile intégral sur les bancs de la faculté La Manouba, considérée comme l’un des foyers de résistance à la poussée fondamentaliste en Tunisie. Et ce en dépit des mouvements de crispation nés au lendemain des élections d’octobre 2011 qui avaient permis à Ennahda de diriger le gouvernement.