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Obama réclame plus de restructurations à Chrysler et GM

Dans la présentation de son plan de relance de l'industrie automobile, le président américain a déclaré qu'il "ne laisser(ait) pas disparaître" le secteur, mais lui demande de se livrer à des restructurations plus radicales.

"Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile", a martelé le président américain Barack Obama, en préambule à la présentation de son plan de relance du secteur automobile.

Mais le gouvernement demande des restructurations plus radicales aux deux grands constructeurs américains, General Motors et Chrysler. Leurs propositions n’ont, jusqu’ici, pas été assez fortes et exigentes, a-t-il affirmé dans un discours télévisé.

Face aux difficultés auxquelles font face ces constructeurs, le président américain a évoqué un dépôt de bilan provisoire. "Je ne parle pas de la mort ou du dépeçage des entreprises, mais de l’utilisation d’un processus juridique qui pourrait leur servir", a-t-il précisé.

Les plans de restructuration pourraient impliquer l’utilisation "du dépôt de bilan comme mécanisme pour aider les entreprises à se restructurer rapidement et à se renforcer", a-t-il expliqué. Un dépôt de bilan impliquerait l’effacement pur et simple d’une partie des dettes des deux groupes "afin qu’ils puissent retomber sur leurs pieds et retrouver le chemin du succès".

Barack Obama a estimé que, pour l'heure, les restructurations proposées par les deux constructeurs en février dernier pour améliorer l’efficacité et les processus de production et éviter les licenciements n’étaient pas assez radicales. "[Ils] n’ont pas déterminé une voie crédible vers la viabilité. Dans leur forme actuelle, ils ne sont pas suffisants pour justifier un nouvel investissement substantiel de ressources des contribuables."

Il a, par conséquent, annoncé l’attribution d’un prêt limité, aux allures d’ultimatum. General Motors dispose de 60 jours, Chrysler de 30, pendant lesquelles l’État garantira le paiement des employés et des entreprises sous-traitantes. Au terme de ce délai, elles devront présenter des plans de restructuration "qui donneront confiance au peuple américain et qui ouvriront des perspectives de succès à long terme".

Des avantages fiscaux pour les consommateurs

Pour General Motors, Obama s’est montré relativement optimiste. "J’ai bon espoir que GM se relève, à condition qu’il se restructure fondamentalement." Le PDG de GM, Rick Wagoner, contraint au départ par la Maison-Blanche, sera remplacé par son numéro 2, Fritz Henderson.

Pour Chrysler, "l’enjeu est plus difficile", a concédé Barack Obama. "Le gouvernement a conclu, à contrecœur, que Chrysler n’était pas viable seul." Le constructeur italien Fiat s’est dit prêt à conclure un accord avec le constructeur américain. Washington leur donne 30 jours pour mener à bien un accord. En cas de succès, il "envisagera d’investir jusqu’à six milliards de dollars". En cas d’échec, "le gouvernement n’investira aucun dollar de plus dans Chrysler", a prévenu le président américain.

Pour relancer l’achat de ces voitures, Obama a également prévu l’attribution d’avantages fiscaux aux consommateurs qui changeraient leurs vieux modèles au profit de nouvelles voitures moins polluantes.

 En quelques mois, aux États-Unis, plus de 400 000 emplois ont été détruits, tant chez les constructeurs automobiles que chez leurs sous-traitants et les concessionnaires. Pendant cette période, un dixième des habitants du Michigan (l’un des fiefs du secteur automobile américain) ont perdu leur travail.