Le président chypriote Nicos Anastasiades s'est adressé à ses concitoyens dimanche soir à la télévision. Il a soutenu que la taxe sur les dépôts bancaires était l'option "la moins douloureuse" pour sauver les finances du pays.
Le président chypriote Nicos Anastasiades a espéré dimanche que l'Eurogroupe amende ses décisions concernant le plan de sauvetage pour limiter l'impact sur les petits déposants d'une taxe exceptionnelle prévue sur les dépôts bancaires.
"Je partage totalement le mécontentement causé par une décision difficile et douloureuse", a dit le président dans un discours télévisé à la nation à la veille d'un vote au Parlement sur le plan de sauvetage conclu avec l'Union européenne prévoyant une taxe allant jusqu'à 9,9% sur tous les dépôts bancaires en contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros.
Il a cependant assuré qu'il "continuait de se battre afin que l'Eurogroupe amende ses décisions dans les prochaines heures pour limiter l'impact sur les petits déposants".
it"J'exhorte les parties au Parlement à prendre une décision. Je la respecterai pleinement, dans l'intérêt du peuple et du pays", a dit le président chypriote.
Il a estimé avoir choisi "l'option la moins douloureuse" en acceptant d'instaurer une taxe sur les dépôts, dans sa brève allocution solennelle.
"Mais c'est avec un sens de responsabilité historique que j'ai pris cette décision. Même si je me suis directement opposé à certaines dispositions" du plan de sauvetage, a-t-il assuré.
Concernant la taxe sur le dépôts, il a rappelé qu'il s'agit d'"un seul" prélèvement qui permettrait au gouvernement de réduire la dette à des niveaux viables et "éviter le cycle vicieux d'un deuxième plan de sauvetage".
Le président a également voulu rassurer les déposants expliquant que les prélèvements ne seraient pas "une perte définitive", car en échange les déposants obtiendraient des actions dans les banques touchées par la crise. Quiconque maintient son dépôt pour plus de deux ans recevra des obligations liées aux recettes de l'Etat liées à l'extraction attendue de gaz naturel au large des côtes de l'île méditerranéenne.
"J'ai choisi l'option la moins douloureuse, et j'assume le prix politique pour cela, afin de limiter autant que possible les conséquences pour l'économie et pour nos compatriotes chypriotes", a dit le président.
Négocié avec l'Union européenne, le plan de sauvetage conclu samedi à l'aube comprend une taxe exceptionnelle et sans précédent sur les comptes bancaires de tous les résidents de l'île, censée rapporter 5,8 milliards d'euros.
Le Parlement, qui devait se réunir dimanche en session d'urgence pour entamer le processus de ratification du plan d'aide controversé, se réunira finalement lundi.
Selon la chaîne privée Sigma TV, le président Anastasiades a repoussé le débat de crainte que le texte ne soit rejeté.
Sigma TV a indiqué que M. Anastasiades peinait à s'assurer ne serait-ce qu'une majorité simple pour soutenir le texte au Parlement, dans lequel son parti de droite, le Disy, ne détient que 20 des 56 sièges.
"J'espère qu'ensemble, à la lumière des développements, nous prendrons la décision la plus sage", a dit le président dans son discours admettant que "la route ne sera pas facile".
Il a assuré avoir "bataillé jusqu'à la fin" au sommet de l'Eurogroupe. "La solution à laquelle nous sommes parvenus n'est certainement pas celle que nous voulions, mais c'est la moins douloureuse vu les circonstances", a-t-il assuré.
AFP