
Le président vénézuélien souffre d’une "nouvelle et grave infection", a annoncé lundi le ministre de la Communication. Opéré à plusieurs reprises en raison d’un cancer, Hugo Chavez n’est plus apparu en public depuis de longs mois.
Après avoir soufflé, pendant plusieurs mois, le chaud et le froid sur l’état de santé du président Hugo Chavez, le gouvernement vénézuélien émet cette fois un bulletin pessimiste. "Actuellement, il présente une nouvelle et grave infection", a annoncé lundi 4 mars le ministre de la Communication, Ernesto Villegas. "À ce jour, il y a une aggravation de la fonction respiratoire en relation avec son état d'immuno-dépression". Le communiqué a été diffusé dans tous les médias du pays depuis l'hôpital militaire de Caracas, où le président vénézuélien est soigné.
Malgré son retour inopiné de Cuba, le 18 février, le mystère plane toujours sur le véritable état de santé d'Hugo Chavez, qui reste silencieux et presque invisible depuis son départ pour La Havane le 10 décembre. Seules quelques photos prises dans sa chambre d'hôpital cubaine ont été dévoilées, à la mi-février, par les autorités.
Reste que, en l'absence de bulletins médicaux, le gouvernement vénézuélien a beau affirmer régulièrement que le patient continue de présider aux destinées du pays, il ne parvient pas à étouffer les rumeurs sur son réel état de santé.
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Faire taire "les laboratoires étrangers"
À la suite de nouvelles manifestations, dimanche, à Caracas, le ministère de la Communication a ainsi dénoncé une nouvelle fois, lundi, les intentions "des laboratoires étrangers" et de "la droite vénézuélienne" de préparer une guerre pour "provoquer des violences, prétextes à une intervention étrangère". Il a également fustigé "l'attitude hypocrite [des] ennemis historiques de Hugo Chavez qui lui ont toujours voué de la haine, l'ont insulté et déprécié et qui, aujourd'hui, utilisent son état de santé comme excuse pour déstabiliser" le Venezuela.
La veille, dans les rues de la capitale, l'opposition a réclamé "la vérité" sur la santé du président qui, à plusieurs reprises, s'est dit guéri de son cancer au cours des derniers mois. Une marche a, notamment, été organisée jusqu'à l'endroit où une cinquantaine de jeunes gens sont enchaînés depuis une semaine pour exiger que le chef de l'État, réélu pour un mandat de six ans en octobre mais qui n'a pas été en mesure de prêter serment, apparaisse publiquement ou renonce à ses fonctions.
Avant son départ pour La Havane en décembre, Hugo Chavez avait, dans un geste sans précédent, désigné comme héritier politique son vice-président Nicolas Maduro, pressant le pays de l'élire à la présidence en cas d'élections anticipées, comme le prévoit la Constitution en cas de défaillance ou de démission du président.
Dans le cas d'un décès ou d'une démission, des élections devraient être organisées dans les trente jours pour élire un nouveau chef de l'État.
Avec dépêches