![Nouveaux blocages en vue pour Obama face à un Congrès hostile Nouveaux blocages en vue pour Obama face à un Congrès hostile](/data/posts/2022/07/17/1658075450_Nouveaux-blocages-en-vue-pour-Obama-face-a-un-Congres-hostile.jpg)
Durant son premier mandat, de nombreux projets de Barack Obama n'ont pas pu voir le jour en raison du manque de soutien du Congrès, où les Républicains dominent la Chambre des représentants. Sa réélection changera-t-elle la donne?
À la suite de sa victoire à l'élection présidentielle américaine, Barack Obama a déclaré dans la nuit de mardi que "le meilleur est à venir" pour les États-Unis. Mais après une lutte très serrée durant la campagne qui a mis en évidence de profondes divisions idéologiques, les Américains se sont réveillés mercredi avec la perspective d'une impasse politique à Washington.
Dans un pays où le président doit sans cesse négocier avec le pouvoir législatif, le Congrès est toujours divisé. Les Démocrates gardent le Sénat, tandis que les Républicains conservent la Chambre des représentants.
Une donne inchangée
Alors que le maintien de la domination des Républicains à la Chambre des représentants faisait peu de doutes, le "Grand Old Party" (GOP) avait l'espoir de reprendre la majorité aux Démocrates au sein du Sénat, où le tiers des sièges était remis en jeu le 6 novembre.
Le parti de Barack Obama a au contraire réussi à renforcer sa majorité dans la Chambre haute. Les Démocrates se sont battus pour gagner des sièges très disputés, notamment dans le Massachusetts et l'Indiana, alors qu'ils n'en ont perdu qu'un seul dans le Nebraska.
Dans le Massachusetts, la démocrate Elizabeth Warren, championne de la gauche américaine, a détrôné le républicain Scott Brown de son siège qui avait été détenu pendant des décennies par un membre de la dynastie Kennedy, le "vieux lion" Ted.
Les autres défaites républicaines étaient, pour la plupart, évitables. L'Indiana, où l'ultra-conservateur du "Tea Party", Richard Mourdock, avait battu le vétéran modéré Richard Lugar durant la primaire républicaine, a finalement vu la victoire du candidat démocrate Joe Donnelly. Ce dernier a réussi à rallier l'électorat centriste.
Un autre favori du Tea Party, Todd Akin, a raté une occasion en or d'être élu dans le Missouri, en raison de ses remarques controversées sur le viol et l'avortement. Cette polémique a certainement permis à la sénatrice démocrate Claire McCaskill de conserver son siège.
Au total, les Démocrates peuvent compter sur 55 sièges sur les 100 du Sénat, en incluant deux élus indépendants qui s'alignent toujours sur le parti de Barack Obama. De leur côté, les Républicains n'ont réussi à ravir qu'un seul siège aux Démocrates, dans le Nebraska, où Deb Fischer, soutenu par l'ex-candidate à la vice-présidence Sarah Palin, a remporté le scrutin.
Sa victoire, associée à celle de Ted Cruz, le "chouchou" du Tea Party au Texas, et, inversement, celle de la "gauchiste" Elizabeth Warren dans le Massachusetts, montre que le Sénat est beaucoup plus polarisé. C'est la leçon de 2012 : le pays n'a jamais été aussi divisé.
Plus d'acrobaties politiques
La Chambre des représentants n'apparaît pas moins désunie après le vote. Les électeurs ont majoritairement réélu les mêmes parlementaires qui ont mis la première puissance économique mondiale à deux doigts d'un défaut de paiement historique en 2010.
Le scrutin reflète cependant une division géographique. Le nord-est libéral a rejeté ses représentants républicains, alors que le sud, plus conservateur, en a fait élire d'avantage.
Selon les derniers résultats, les Républicains et leur président de groupe, John Boehner, devraient obtenir 240 sièges contre 190 pour les Démocrates.
Le Tea Party, qui a permis "la prise" de la Chambre des représentants par les Républicains en 2010, reste très influent. Michelle Bachmann, son principal leader, a été réélue.
Malgré tout, John Boehner a affirmé que par ce vote "le peuple américain a aussi clairement exprimé le fait qu'il n'y a aucun mandat pour relever les taux d'imposition". Cette déclaration prépare le terrain à une nouvelle série d'affrontements avec le président.
Lors de son discours de victoire devant ses partisans à Chicago, Barack Obama a annoncé qu'il allait parler avec son adversaire, Mitt Romney, pour trouver les moyens "de faire avancer ensemble ce pays".
Le programme de Barack Obama pour l'emploi, qui a déjà été approuvé par le Sénat, sera le premier test pour savoir si la Chambre des représentants, dominée par les républicains, a l'intention de travailler avec le président lors de son second mandat.
En position de force
Renforcé par sa victoire et libéré du poids d'une prochaine réélection, Barack Obama apparaît toutefois en position de force face aux Républicains. Plus expérimenté après quatre années passées à la Maison Blanche, le président sera mieux à même d'éviter les bloquages qu'il a rencontrés lors de son premier mandat.
Il s'est en tout cas dit "impatient de tendre la main et de coopérer avec les dirigeants des deux partis pour faire face aux défis que nous pourrons surmonter ensemble". Un impératif pour lancer les grands chantiers qu'il a annoncés, comme la réduction du déficit budgétaire, la révision de la fiscalité, la réforme de la législation sur l'immigration et la réduction de la dépendance énergétique des États-Unis.