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Khatami envisagerait un retrait de la course à la présidentielle

Les agences semi-officielles iraniennes annoncent que Mohammad Khatami va se retirer de la course à la présidence. Cependant, un proche collaborateur de l'ancien président réformateur a indiqué qu'aucune décision n'a été prise.

AFP - L'ex-président réformateur Mohammad Khatami aurait décidé de se retirer de la course présidentielle, ont rapporté dimanche les agences semi-officielles iraniennes Fars et Mehr.

"Une source proche de Khatami a affirmé que lors d'une réunion avec les membres de sa campagne, il a déclaré qu'il allait bientôt annoncer son retrait de la course présidentielle", a affirmé l'agence Mehr.

Pour sa part, l'agence Fars, proche des ultraconservateurs, a annoncé que M. Khatami a "renoncé à se présenter" à la présidentielle prévue le 12 juin.

Interrogé par l'AFP, un responsable réformateur proche de M. Khatami a affirmé qu'"aucune décision n'avait été prise pour le moment".

"Khatami doit rencontrer aujourd'hui (dimanche) Mir-Hossein Moussavi, demain il aura une réunion avec d'autres dirigeants réformateurs et une décision sera alors prise", a déclaré ce responsable ayant requis l'anonymat.

"Khatami prendra sa décision demain (lundi) soir", a ajouté ce responsable.

Selon un autre responsable réformateur, qui a également requis l'anonymat, M. Khatami et son entourage "réfléchissent depuis une semaine à un possible retrait de la course présidentielle".

L'ex-Premier ministre iranien Mir Hossein Moussavi, un modéré proche de M. Khatami, a annoncé mardi sa candidature.

Selon l'agence Mehr, M. Khatami aurait expliqué que "certains adversaires des réformateurs cherchaient à créer des divisions entre ses partisans et ceux de M. Moussavi".

"Cela n'est pas dans notre intérêt (...) Dans la mesure où certains conservateurs penchent aussi vers Moussavi, qui croit qu'il faut changer les choses, je préfère que M. Moussavi, qui est populaire et plus capable d'appliquer ses programmes, reste en lice", aurait déclaré M. Khatami.

Par le passé, M. Khatami avait déjà affirmé que "lui-même ou Mir Hossein Moussavi serait candidat".

L'ancien président réformateur a toujours expliqué qu'il fallait éviter une dispersion des électeurs modérés et réformateurs pour se donner une chance de battre l'actuel président conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

M. Moussavi, né en 1942, est le troisième candidat déclaré au scrutin, après les deux réformateurs Mehdi Karoubi (ancien président du Parlement) et Mohammad Khatami.

Peu après la révolution de 1979, il a servi comme Premier ministre de la République islamique de 1981 à 1989, date à laquelle ce poste a été supprimé à l'occasion d'un changement de la Constitution.

Titulaire d'un diplôme d'architecte, M. Moussavi était jusqu'ici un personnage discret. Peintre, il dirige l'Académie iranienne des arts. Il parle couramment l'anglais et l'arabe.

Mahmoud Ahmadinejad n'a pas encore annoncé son intention de se représenter, mais un proche collaborateur du président conservateur a affirmé que ce dernier se présenterait pour un nouveau mandat de quatre ans.

Les candidats à la présidentielle devront s'enregistrer auprès du ministère de l'Intérieur à partir du 5 mai. Le délai d'enregistrement sera de cinq jours.