Zainab al-Hilli, la petite Britannique de 7 ans rescapée de la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie, le 5 septembre, a enfin parlé aux enquêteurs et affirmé n'avoir vu qu'un seul "méchant", a annoncé ce vendredi une source proche de l'enquête à l'AFP, confirmant une information de la chaîne M6.

Ce témoignage très attendu, non confirmé de source officielle, met à mal la théorie de la présence de plusieurs tueurs, née après la découverte de près de 25 douilles sur la scène du crime. La petite fille, témoin-clé de ce drame qui a coûté la vie à quatre personnes, a été rapatriée au Royaume-Uni après avoir quitté l'hôpital de Grenoble en début de matinée, a indiqué la gendarmerie.

Si l'hypothèse de la présence de deux tireurs s'éloigne, cela pourrait signifier que le tireur a utilisé deux armes de façon consécutive ou qu'il a rechargé son arme pendant la fusillade.

Lors de la tuerie, la petite Zaïnab al-Hilli, grièvement blessée à la tête, a perdu son père et sa mère, Saad et Iqbal al-Hilli, des Britanniques d'origine irakienne, et sa grand-mère maternelle, Suhaila al-Allaf, abattus dans leur voiture sur un chemin forestier près de Chevaline. Un cycliste français, Sylvain Mollier, vraisemblablement victime collatérale du drame, a aussi été tué.

Interrogé sur le sujet lors d'une visite vendredi à Lyon, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a quant à lui refusé de s'exprimer sur l'enquête. "Je ne doute pas un seul instant que la coopération est de très bonne qualité entre les enquêteurs anglais et français. C'est une enquête difficile, je ne m'exprime pas sur l'enquête, j'ai vu hier l'ambassadeur de Grande-Bretagne, mais là il faut que les enquêteurs réussissent à remonter les différentes pistes", a-t-il dit.

La petite Zaïnab avait été plongée dans un coma artificiel, mais sa phase d'éveil à partir de dimanche s'était ensuite révélée délicate, douchant les espoirs d'une audition rapide.

La fillette, qui a également reçu une balle dans l'épaule, est la seule à avoir vu le tueur lors du drame survenu près du lac d'Annecy, où elle était en vacances avec sa famille. Seules les deux filles du couple ont survécu à la fusillade.

La piste du fils de la grand mère maternelle tuée a été écartée

Les auditions de la plus jeune, Zeena, 4 ans, restée cachée pendant la fusillade parmi les bagages aux pieds de sa mère, ont seulement permis de confirmer qu'elle était en voiture avec son "papa", sa "maman" et "sa sœur".

Des véhicules, parmi lesquels un 4X4 de couleur sombre aperçu par des témoins, étaient toujours recherchés par les enquêteurs.

La piste du fils de la grand-mère maternelle tuée, Suhaila al-Allaf, de nationalité suédoise, un temps soupçonné d'être le tueur en raison de ses antécédents de violence à l'encontre de sa mère, a été refermée vendredi.

Il "était hospitalisé en Grande-Bretagne quand la tuerie a eu lieu" et ne peut donc pas être le meurtrier, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

Selon le procureur d'Annecy, revenu vendredi de Grande-Bretagne après une visite-éclair, les enquêteurs concentrent leurs efforts sur trois éléments : la piste familiale, la profession du père et l'Irak, pays d'origine des al-Hilli.

Ils étudient, entre autres, un différend entre Saad et son frère Zaid, également établi dans le Surrey, à propos d'un héritage.

La piste d'une tuerie liée au passé professionnel du père est également toujours creusée, Saad al-Hilli ayant notamment travaillé en tant qu'ingénieur pour une société leader mondial des micro-satellites.

France 24 avec dépêches