Attendu dans la soirée du 11 septembre, le nom du successeur de Martine Aubry à la tête du Parti socialiste ne sera finalement connu que mercredi. Les négociations entre les différents courants du parti n’ont pas abouti à temps.
Quel avenir pour Martine Aubry ?
Il existe un autre sujet sur lequel le suspense reste entier au PS : que va devenir Martine Aubry après avoir passé le relais à la tête du parti ? La maire de Lille a toujours entretenu le mystère sur la question de son avenir. À La Rochelle, elle expliquait en riant à des journalistes qu’elle allait “prendre sa retraite”, avant d’assurer à la tribune qu’elle serait “toujours une militante”. "Ma voix, vous l'entendrez", avait-elle alors assuré. Hors du gouvernement et hors du PS, elle jouira en effet d’une parole complètement libre... et restera disponible pour Matignon en cas d’échec de Jean-Marc Ayrault.
Le PS fait durer le suspense... Initialement prévu dans la soirée de mardi, le choix du successeur de Martine Aubry à la tête du Parti socialiste (PS) a finalement été reporté au mercredi 12 septembre.
La direction du parti a fait savoir que l’actuelle numéro un du PS et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault souhaitaient s’entretenir une nouvelle fois dans la soirée au sujet de la distribution des postes. Les deux ténors socialistes doivent en effet déposer une motion commune au prochain Congrès de Toulouse, prévu en octobre prochain, qui devrait, selon toute probabilité, recueillir l’adhésion des militants. Le premier signataire de cette motion deviendrait normalement le nouveau chef du parti présidentiel.
Harlem Désir, l’actuel numéro deux du PS, semble tenir la corde face à l’ex-lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, Jean-Christophe Cambadélis. Plus tôt dans la journée de mardi, il a affiché sa “confiance”. Et pour cause, un sondage publié le 10 septembre indique qu’il serait choisi par 72 % des sympathisants socialistes, contre 22 % pour Cambadélis.
Le choix du successeur de Martine Aubry ne serait d’ailleurs pas la cause première de l’annulation de la réunion du Bureau national, qui devait entériner la fameuse motion annoncée victorieuse. C’est la future direction du parti qui aurait donné lieu, toute la journée, à d’intenses négociations, et aurait abouti à un ajournement de la réunion.
Blocages
Le Conseil national du PS, le “parlement du parti” prévu mercredi, se déroulera d’ailleurs à huis clos, preuve que les tractations restent encore difficiles en interne.
Ces dernières heures, les blocages venaient de l’aile gauche du parti, emmenée par le ministre de l’Économie solidaire Benoît Hamon. Au nom de la solidarité gouvernementale, "lui et ses amis accepteraient de ne pas participer à une motion de l'aile gauche et de rallier la motion majoritaire. En échange, ils veulent être mieux représentés", dans ces instances, expliquait un cadre du PS dans une interview à l’AFP.
Les ténors du parti, comme les ministres Manuel Valls ou Arnaud Montebourg, souhaitent eux aussi peser dans les instances en plaçant un maximum de leurs amis.
Cette cuisine socialiste avait d’ailleurs été vivement critiquée la semaine dernière en interne. "Le PS n'en sortirait pas grandi", assurait par exemple Jean-Jack Queyranne, président du Conseil régional de Rhône-Alpes, allant même jusqu’à dénoncer... un processus "à la nord-coréenne" qui rappelle le "temps de l'URSS"…