Une plainte a été déposée mercredi contre Mark Zuckerberg et les banques qui ont piloté la récente introduction en Bourse de Facebook. Les petits actionnaires estiment avoir été privés d'informations financières essentielles.
De l’échec au scandale, il n’y a qu’un pas que les acteurs de la laborieuse introduction en Bourse de Facebook sont en train de franchir. Mark Zuckerberg, le PDG du célèbre réseau social, est en effet visé par une plainte, déposée mercredi devant un tribunal de New York par des petits actionnaires. Ces derniers l'accusent d’avoir dissimulé des données essentielles sur l’état de santé financière du groupe. Une procédure appliquée aux banques ayant aidé Facebook à faire son entrée en Bourse.
De leur côté, les autorités de régulation du marché - la Security exchange commission (SEC) et la Financial industry regulatory authority (Finra) - avaient déjà décidé la veille de se pencher sur le déroulé de la fatidique journée du 18 mai, lors de laquelle Facebook a débuté son aventure sur le marché du Nasdaq.
L’une des plus importantes introductions en Bourse de ces dernières années aux États-Unis a été suvie d'une chute vertigineuse de l’action de Facebook, perdant 18 % de sa valeur en trois jours de cotation.
Fort marris, les petits actionnaires ont d'abord porté leur courroux sur 31 banques et Morgan Stanley, chef de file de l’opération d’introduction en Bourse. Ces institutions financières sont soupçonnées d’avoir surestimé la demande boursière pour Facebook. Un volume d'actions trop important proposé à l'ouverture a également entraîné une chute rapide de son cours.
“Happy few”
Mais il se pourrait que les petits actionnaires aient aussi été trahis par des responsables de Facebook. La semaine précédent l’introduction, l’un d’entre eux aurait prévenu, selon le site Business Insider, spécialisé dans l'économie de la Silicon Valley, quelques heureux élus, dont au moins quatre banques, que le chiffre d’affaires du second semestre de Facebook serait moins élevé que prévu. Ce club VIP de personnes informées auraient alors suggéré à leur plus gros clients de prendre les actions Facebook avec des pincettes. Les petits investisseurs sont restés, quant à eux, dans l’ignorance. “Au mieux, ce n’est pas très éthique, au pire c’est contraire aux règles du marché,” conclut Business Insider qui s’appuie sur “plusieurs sources proches du dossier”.
L’agence de presse Reuters a, en outre, pu consulter la révision à la baisse des prévisions de chiffre d’affaires de Facebook, réalisée quelques jours avant le 18 mai par les cinq banques qui ont accompagné l’introduction en Bourse. “Ces informations ont ensuite été relayées par téléphone aux investisseurs importants selon plusieurs d’entre eux”, affirme Reuters.
Reste maintenant à savoir quel effet aura ce grand déballage médiatico -judiciaire sur l'action de Facebook. Mercredi, elle repartait fortement à la hausse gagnant plus de 4 % à l’ouverture.