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Le fonds souverain "à la française" doté de 20 milliards d'euros

En visite dans le Loir-et-Cher, Nicolas Sarkozy a annoncé que le fonds stratégique d'investissement de 20 milliards d'euros sera financé par 14 milliards venant de la Caisse des dépôts et de l'État, ainsi que par 6 milliards de liquidités.

  
Les 20 milliards d'euros du Fonds stratégique d'investissement seront constitués pour 14 mds par des participations de la Caisse des dépôts et de l'Etat, et pour 6 milliards par des "liquidités", a annoncé Nicolas Sarkozy en visite dans le Loir et Cher.

"Les actionnaires du fonds, la Caisse des dépôts et l'Etat, pourront le doter de 6 milliards d'euros de liquidités pour avoir dans les mois qui viennent unLe fonds stratégique public de soutien aux entreprises sera doté de 20 milliards d'euros et sera au coeur d'une "stratégie offensive" pour l'économie, a annoncé jeudi Nicolas Sarkozy.

La France ne doit pas devenir "une réserve pour touristes", mais au contraire "continuer à être un pays où on construit des voitures, des bateaux, des trains et des avions", car "un pays qui n'a plus d'industrie, c'est un pays qui se prépare à laisser partir ses services", a lancé le chef de l'Etat dans un discours véhément prononcé à Montrichard (Loir-et-Cher).

Le Fonds stratégique d'investissement français, dont le principe avait été dévoilé le 23 octobre, sera doté initialement de 20 milliards d'euros, voire plus ensuite "si ça marche". Une somme qui le placera "parmi les vingt premiers investisseurs de long terme dans le monde."

La vocation du fonds sera double: d'une part, conforter des entreprises ne trouvant pas sur le marché l'argent nécessaire à leur développement, et d'autre part "sécuriser le capital d'entreprises stratégiques".

Dans les deux cas, il s'agira de "mettre l'argent public dans le travail", a martelé le président, en insistant sur sa volonté d'accomplir le programme sur lequel il avait été élu en 2007.

"Face à la crise, deux stratégies: soit on reste cloîtré chez soi, soit il y a du gros temps, et on y va de façon offensive", a-t-il justifié avant son discours, lors d'une visite à l'usine Daher de Saint-Julien de Chedon, un sous-traitant de l'industrie qui sera le premier à bénéficier du fonds, à hauteur de 85 millions d'euros.

Le "fonds souverain à la française", a précisé le président, pourra s'allier "avec des fonds souverains européens ou même étrangers, à partir du moment où c'est transparent, où on connaît et que ça fait effet de levier pour développer encore l'investissement".

"L'objectif n'est pas de faire perdurer des entreprises qui ne sont pas viables", a par ailleurs souligné M. Sarkozy.

Le chef de l'Etat a également précisé que le fonds sera une société anonyme filiale de la Caisse des dépôts (CDC), qui en sera l'actionnaire majoritaire, l'Etat détenant une participation minoritaire "mais importante".

L'Elysée a déjà choisi les dirigeants du fonds. L'actuel directeur général de la CDC, Augustin de Romanet, présidera le conseil d'administration. Jean-François Dehecq (Sanofi-Aventis) sera président du conseil d'orientation, et Patricia Barbizet (PPR) présidente du comité d'investissement.

Nicolas Sarkozy a longuement souligné, dans son intervention, sa volonté d'être "pragmatique" face à la crise, balayant les interrogations sur son éventuel virage à gauche idéologique.

Il a aussi placé l'annonce du fonds stratégique au centre d'une vaste "offensive" sur l'économie qu'il veut coordonner avec les autres Européens.

"C'est toute une stratégie offensive que nous allons définir d'ici au début de l'année prochaine", a-t-il lancé, citant des rencontres dans les heures et jours qui viennent avec le président de la Commission, José Manuel Barroso, et avec la chancelière allemande Angela Merkel.

"Il ne faut pas se précipiter", a-t-il dit, "mais il ne faut pas perdre de temps. Je ne laisserai pas les citoyens désarmées face à la crise".e réelle capacité d'action, ce fonds c'est une arme anti-crise", a précisé le chef de l'Etat.

"Le reste des actifs, soit 14 milliards, sera apporté sous forme de participations qu'ont la Caisse des dépôts et l'Etat", a-t-il ajouté.

"La Caisse des dépôts apportera au fonds toutes ses participations stratégiques" et "l'Etat apportera les participations qu'il détient par exemple dans Air France, Renault ou les Chantiers de l'Atlantique", a-t-il détaillé.