AFP - L'ONU s'est à son tour dite inquiète lundi pour le déroulement de l'élection présidentielle en Afghanistan si elle devait avoir lieu dès le mois d'avril comme le demande le président afghan Hamid Karzaï, et non en août comme prévu jusqu'ici.

"Une élection avant juillet serait, au moins pour des questions de sécurité, mais aussi sur les plans logistique et technique, très difficile à organiser", a affirmé le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, au cours d'une conférence de presse.

"C'est pourquoi lorsque la commission électorale indépendante avait fixé la date du 20 août, nous l'avions approuvée", a ajouté M. Le Roy.

"Nous estimons très difficile, pour ne pas dire impossible, d'avoir une élection crédible en avril", a-t-il insisté, citant parmi les impératifs la nécessité de fournir du matériel électoral, les bulletins de vote, ainsi que les moyens administratifs et budgétaires. La Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan (Manua) doit apporter un soutien à cette organisation.

"En même temps, nous comprenons qu'il doit y avoir un consensus entre Afghans sur le meilleur moyen (d'organiser l'élection) en conformité avec la Constitution (...) nous estimons que le débat n'est pas clos", a ajouté le responsable onusien.

Le président Karzaï a signé samedi un décret demandant à la commission électorale d'avancer la date de la présidentielle, prévue le 20 août, au nom du respect de la Constitution qui prévoit qu'elle ait lieu un mois au moins avant la fin de son mandat, qui survient le 21 mai.

Tout en soutenant les motivations de M. Karzaï, Washington s'est prononcé dès samedi pour le maintien de l'élection à la date prévue, en août.

L'Otan s'est elle aussi dite inquiète lundi pour le déroulement de l'élection si elle devait se dérouler dès le mois d'avril.