logo

Lundi, les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé de durcir les sanctions contre le régime du président Bachar al-Assad, en gelant les avoirs de la Banque centrale du pays et en limitant le fret aérien en provenance de Syrie.

AFP - Les pays de l'Union européenne ont adopté lundi un nouveau train de sanctions

Dissenssion au sein de l'opposition syrienne

Plusieurs membres du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition au régime de Damas, ont annoncé dimanche la création d’une organisation concurrente - Groupe patriotique syrien -, faisant courir le risque de fragmenter davantage l’opposition à Bachar al Assad.

Au moins 20 membres islamistes et laïcs sur les 270 que compte le CNS ont quitté le Conseil, mis en place à Istanbul l’année dernière, pour rejoindre le Groupe patriotique syrien.

La nouvelle instance est présidée par Haitham al-Maleh, avocat et ancien juge, opposant de longue date à la famille Assad. Il a été rejoint par Kamal al-Labwani, chef de file de l’opposition qui a passé six ans en prison, avant d’être libéré en décembre par l’avocate des droits de l’homme Catherine al Talli et deux figures de l’opposition, Walid al-Bunni et Fawaz al-Tello.
 

contre la Syrie en raison de la poursuite de la répression, visant notamment la banque centrale du pays dans l'espoir de restreindre un peu plus les voies de financement de régime.

"Les mesures restrictives ont été approuvées" lors d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles, a indiqué l'Union européenne dans un communiqué.

Elle comprennent principalement un gel des biens de la banque centrale syrienne en Europe et une interdiction du commerce de métaux précieux comme l'or réalisé par le pays.

Le train de sanctions de l'UE inclura aussi un embargo sur les vols fret opérés par la Syrie, qui ne pourront donc plus atterrir sur le territoire européen.

L'option d'un embargo total sur les vols passagers en provenance de Syrie, un temps à l'étude, a été abandonnée pour le moment dans la mesure où il pourrait empêcher les ressortissants étrangers de quitter le pays, ont indiqué des diplomates.

En outre, sept nouvelles personnes vont être ajoutées à une liste de près de 150 personnes et organisations ou entreprises, dont les principaux membres du régime syrien, faisant l'objet d'interdictions de visa en Europe et de gels d'avoirs. Leurs noms seront publiés mardi.

Il faut "maintenir la pression parce que malheureusement le régime persiste dans sa répression", a jugé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Il s'agit du douzième train de sanctions européennes pour protester contre les violences qui ont fait 7.600 morts, en grande majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plusieurs ministres ont fermement dénoncé le référendum organisé en Syrie sur une nouvelle Constitution, estimant qu'il n'avait aucune crédibilité du fait de la poursuite en parallèle des violences.

"Quand on voit le président Bachar al-Assad sourire en votant sur ce référendum" cela montre qu'il s'agit d'une "sinistre mascarade". "On ne peut qu'être indigné parce que en même temps les bombes continuent de tomber sur la population de Homs", a dit M. Juppé.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s'est montré aussi très critique.

"Le vote d'hier n'a trompé personne", a-t-il estimé. "Ouvrir des bureaux de vote tout en continuant à ouvrir le feu sur les civils, ce n'est pas crédible aux yeux du monde", a ajouté le ministre.

Le ministre luxembourgeois Jean Asselborn a parlé quant à lui de "farce". "La télévision syrienne parle de situation parfaite de la démocratie et de l'autre côté des enfants sont emmenés dans les hôpitaux, des femmes sont violées dans les hôpitaux" et des "milliers de gens sont tués", a-t-il condamné.

M. Jupé a également indiqué que "nous sommes en train de déployer tous les efforts pour faire évacuer les journalistes qui sont piégés à Homs".

"Nous sommes en contacts avec les autorités syriennes que nous tenons pour responsables du sort de nos ressortissants, mais aussi avec le Croissant rouge et nous espérons que nos efforts vont aboutir", a-t-il dit.

La journaliste française Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy, blessés mercredi dans un bombardement à Homs, sont toujours bloqués dans cette ville pilonnée par le régime du président Bachar al-Assad et ont appelé dans des vidéos diffusées la semaine dernière à leur évacuation au plus vite pour recevoir des soins.