
Au moins neuf personnes ont péri, lundi matin, dans un attentat suicide contre une base de l’Otan dans l’est de l’Afghanistan. L'attaque, revendiquée par les Taliban, a été perpétrée en "réponse" à l’incinération du Coran sur une base américaine.
REUTERS - Neuf personnes ont été tuées et huit blessées lundi matin dans un attentat suicide à l'aéroport de Jalalabad, une importante base de l'Otan dans cette grande ville de l'est de l'Afghanistan, a-t-on appris de source policière.
Les rebelles talibans avaient revendiqué l'attaque menée vers 6H00 locale (01H30 GMT) selon eux en "réponse à l'incinération du Coran" à la base américaine de Bagram (nord) mardi dernier, qui a déclenché une vague de manifestations meurtrières dans plusieurs villes du pays.
"Six civils sont morts, ainsi que deux gardes et un soldat de l'armée afghane", a déclaré à l'AFP Abdullah Azem Stanikzai, le chef de la police de la province du Nangarhar. Le précédent bilan faisait état de six morts.
L'attentat n'aurait pas fait de victimes parmi les forces de l'Otan.
"Selon les premières informations, les bâtiments de l'Isaf n'ont pas été touchés par l'explosion", a déclaré un porte-parole de la force de l'Otan en Afghanistan, l'Isaf.
L'aéroport de Jalalabad, protégé par un impressionnant dispositif de sécurité des forces américaines, est l'une des principales bases aériennes de l'Isaf. Il avait plusieurs fois été attaqué par les rebelles ces dernières années.
En juillet 2011, deux membres des forces de sécurité y avaient été légèrement blessés lors d'une attaque à la grenade.
En novembre 2010, huit insurgés talibans, dont l'un portait une ceinture d'explosifs, avaient ouvert le feu sur l'aéroport avant d'être abattus, sans avoir fait de victimes.
En juin de la même année, des talibans avaient attaqué la même base de l'Otan en plein jour, à la roquette et à l'aide d'une voiture piégée. Deux soldats étrangers avaient été blessés et plusieurs assaillants tués.
Ce dernier attentat survient après six jours de manifestations anti-américaines qui ont fait 30 morts et environ 200 blessés, depuis que des exemplaires du Coran ont été brûlés sur la base militaire américaine de Bagram au nord de Kaboul.
Dimanche, sept soldats américains des forces spéciales ont été blessés quand des hommes participant à une manifestation ont jeté une grenade sur un camp de l'Otan dans la province de Kunduz (nord).
Samedi, deux conseillers militaires américains de la force de l'Otan ont été tués dans une fusillade au ministère de l'Intérieur à Kaboul, amenant l'organisation à retirer son personnel travaillant dans les ministères afghans. Les talibans ont revendiqué l'attaque.
Le président afghan Hamid Karzaï a lancé dimanche un appel au calme à la télévision. Il a "fortement condamné" l'incinération des Corans mais a insisté qu'il était "maintenant l'heure d'être calme et pacifique".