logo

Romney et Gingrich débattent à couteaux tirés avant la primaire en Floride

En Floride, le débat, jeudi, entre les quatre prétendants républicains à la Maison Blanche a pris des allures de duel entre les deux favoris Newt Gingrich et Mitt Romney. À tel point que les deux candidats en ont presque oublié de critiquer Obama.

REUTERS - Les quatre candidats républicains désireux d’affronter Barack Obama à la présidentielle de novembre ont entamé jeudi soir un nouveau débat, qui a pris des allures de duel entre les deux favoris, Newt Gingrich et Mitt Romney.

Le second, ancien gouverneur du Massachusetts, est parvenu à mettre son adversaire sur la défensive lors de vifs échanges portant surtout sur l’immigration et les finances.

Cette rencontre, à Jacksonville en Floride, intervenait à cinq jours de la primaire organisée dans cet Etat.

Gingrich et Romney sont au coude-à-coude en Floride, un Etat indécis (« swing-state ») dont la primaire républicaine pourrait orienter la suite du processus de sélection du futur candidat du Grand Old Party.

L’ancien président de la Chambre des représentants, fort de sa nette victoire en Caroline du Sud, conteste désormais la place de favori à l’ex-gouverneur du Massachusetts. Une victoire en Floride pourrait lui donner ce statut.

Mais alors qu’il avait manifesté lors des précédents débats une maîtrise oratoire certaine, il a jeudi soir souvent été pris au dépourvu par Romney.

« Propos inexcusables »

Ce dernier, comme les deux autres candidats, Rick Santorum et Ron Paul, ne s’est pas privé de tourner en dérision les propos tenus récemment par Gingrich devant d’anciens employés de la Nasa, licenciés depuis la fin du programme de la navette spatiale.

Dans cet Etat symbolique de la conquête spatiale accueillant la base de lancement de Cap Canaveral, Gingrich avait affirmé qu’élu président, il chercherait à installer avant la fin de son deuxième mandat une base permanente sur la Lune.

Romney a estimé que l’argent que coûterait une telle entreprise serait mieux dépensé à d’autres projets. « C’est peut-être une grande idée, mais ce n’est pas une bonne idée », a-t-il également dit.

« Je ne pense pas que nous devions aller sur la Lune », a de son côté réagi l’élu du Texas Ron Paul. « Je pense que, peut-être, nous devrions y envoyer quelques responsables politiques. »

Le débat a été le plus vif sur la question de l’immigration. Romney s’est notamment emporté contre des propos de Gingrich, qui l’avait précédemment accusé d’être « anti-immigrant ».

« C’est inexcusable. Je ne suis pas anti-immigrant. Mon grand-père est né au Mexique. Le père de mon épouse est né au Pays de Galles. Ils sont venus dans ce pays. La seule idée que je puisse être anti-immigrant est répugnante, n’utilisez pas un tel terme », a réagi Romney.

Gingrich, dont le programme en matière d’immigration est plus modéré que celui de la plupart des autres républicains, a répété qu’il était selon lui impossible de reconduire à la frontière plusieurs millions de personnes, et qu’il était nécessaire d’autoriser ceux qui étaient présents depuis des décennies aux Etats-Unis à y rester.

Contrairement au débat organisé lundi à Tampa, l’audience était cette fois-ci autorisée à applaudir les réponses des candidats.

A l’issue du débat de lundi, Gingrich, qui semblait lors des précédents être parfois galvanisé par la clameur du public, avait menacé de ne plus participer à un débat imposant le silence à l’audience.