Avant de rendre hommage à François Mitterrand à Jarnac ce dimanche, le candidat socialiste à la présidentielle française a présenté ses vœux dans son fief rural de Tulle, annonçant une campagne qui alliera "crédibilité" et "humanité".
AFP - A près de cent jours de la présidentielle, François Hollande a dévoilé samedi en Corrèze l'esprit de sa campagne qui alliera "crédibilité, présidentialité mais aussi humanité" et il a promis de "se cramponner" face son rival Nicolas Sarkozy auquel il oppose "une vision, une capacité à comprendre le pays".
Dans son fief de Corrèze qu'il arpente depuis trente ans, l'heure est aux voeux. Voeux de président du Conseil général, voeux aux militants...Une plongée dans ce département rural où son premier mandat remonte à 1983. "Je ne suis pas né en Corrèze mais pourtant mes racines sont ici. J'ai été pour ainsi dire implanté d'abord, greffé ensuite. J'ai puisé à toutes les sources pour construire une légitimité démocratique".
Déjà la veille, à Laguenne, près de Tulle, le candidat avait salué chez les Corréziens cette "valeur très partagée: l'humanité". "Je suis avec les miens".
"En 81 avec la Corrèze, ce fut un court métrage, en 88, le début du long métrage. Aujourd'hui je me prépare pour une super production!", complète-t-il samedi à Egletons.
Les voeux d'un président "normal"? "Oui, je fais ce pari", dit-il à quelques journalistes, car dans cette période troublée, il y a deux attitudes possibles, une attitude d'autorité --j'ai décidé, voilà ce qu'il faut faire-- (...) ou au contraire, en prenant des décisions qui doivent correspondre à la période, avoir une vision, une capacité à comprendre le pays, à le faire adhérer à un projet".
"Cette campagne devra montrer bien sûr de la crédibilité, de la présidentialité et aussi de l'humanité. Ce sera une dimension très importante", assure le député.
M. Hollande se dit "confiant jusqu'à un certain point, jusqu'à ce que les lecteurs votent". Il redoute l'argument brandi par le camp sarkozyste sur "le risque de changer de capitaine" dans la crise.
Pour lui, M. Sarkozy veut montrer que "dans cette période de tumulte, il a l'initiative", mais, estime-t-il, "sa parole a perdu une grande part de sa force, son crédit". Un exemple? la TVA sociale "Il a commencé par alléger l'impôt des riches et va finir avec un renforcement de l'impôt des pauvres".
De voeux en voeux à Tulle, le candidat promet la combativité: "Je reste sur la formule qui m'a été donnée par plusieurs d'entre vous lorsque la situation était rude. Le mot d'ordre, le slogan, c'était +Cramponnez-vous !+"
Il n'oublie pas l'autre Corrézien célèbre, Jacques Chirac. "C'est un Corrézien qui avait succédé en 1995 à Francois Mitterrand. Je veux croire qu'en 2012, ce sera aussi un autre Corrézien qui reprendra le fil du changement", lance-il à des militants galvanisés, dans un discours très vif tenu dans la soirée.
Il veut croire qu'en "2012, 31 ans après, avec une victoire aussi de la gauche à l'élection présidentielle, nous aurons bouclé la boucle!".
Il fustige "le déferlement d'une droite qui n'hésite pas à utiliser aucun argument pour tout dénigrer", et brocarde "des responsables qui n'en sont pas, des ministres qui ne méritent pas le titre", estimant que la France a été "abîmée" depuis 5 ans.
Et pour lui "le quinquennat de Nicolas Sarkozy (qui) devait être le quinquennat de la rupture, est le quinquennat de la dette".
François Hollande a éreinté aussi Marine Le Pen, la candidate du Front national, un parti "ennemi de la République". "L'extrême droite a vu le bénéfice qu'elle pouvait tirer des malheurs de l'inquiétude et de l'angoisse. Dans cette campagne, n'oublions jamais cet adversaire-là, cet ennemi de la République qui essaie de se mettre un autre visage avec le même nom, les même conceptions, les mêmes exclusives, avec les mêmes stigmatisations", a-t-il affirmé.
Dimanche, il se rendra à Jarnac pour le 16e anniversaire de la mort de François Mitterrand.