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Obama présente la nouvelle stratégie militaire américaine ‎

Alors que le budget du Pentagone doit être amputé de 487 milliards de dollars en dix ans, le président Barack Obama promet que son pays restera "vigilant" au Moyen-Orient et conservera sa "supériorité militaire" dans le monde.

AFP - Priorité à l'Asie et fin des longues opérations terrestres après l'Afghanistan: le président Barack Obama a présenté jeudi la nouvelle stratégie américaine de défense, reflet de l'austérité budgétaire qui attend le Pentagone.

Le plan sert de matrice pour l'armée américaine au cours des dix prochaines années. Il privilégie l'arme aérienne et navale pour faire face aux défis posés par l'Iran et la montée en puissance de la Chine, tout en délaissant les longues et coûteuses opérations de contre-insurrection, symbole des années post-2001, comme en Irak et en Afghanistan.

Cet "examen stratégique de défense", que les responsables américains évoquent depuis quelques mois, est surtout le reflet des difficultés budgétaires que traversent les Etats-Unis et des 487 milliards d'économies, selon le secrétaire à la Défense Leon Panetta, que doit trouver le Pentagone sur 10 ans.

"Nous renforcerons notre présence en Asie-Pacifique et les réductions budgétaires ne se feront pas aux dépens de cette région cruciale", a déclaré M. Obama lors d'un discours au Pentagone.

Le président a promis que les Etats-Unis resteraient "vigilants" au Moyen-Orient et continueraient à développer alliances et partenariats stratégiques, à l'instar de l'Otan, qui a "démontré de nombreuses fois, le plus récemment en Libye, qu'elle était un démultiplicateur de puissance".

"Oui, notre armée sera amaigrie, mais le monde entier doit le savoir: les Etats-Unis vont maintenir leur supériorité militaire avec des forces armées qui seront agiles, flexibles et prêtes à réagir à l'ensemble des circonstances et des menaces", a prévenu le président.

En pleine année électorale où Barack Obama brigue un second mandat, la Maison Blanche a pris soin de présenter l'approche du président comme responsable, fruit des recommandations et conseils des responsables civils et militaires du Pentagone avec qui il a tenu une demi-douzaine de réunions.

"Le président a été clair, et j'ai été clair sur le fait que les économies que nous devons trouver soient décidées en fonction de la stratégie et d'une analyse rigoureuse et non pas des seuls chiffres", a abondé M. Panetta lors d'une conférence de presse aux côtés du président.

M. Obama a pris les devants face à des opposants républicains prompts à critiquer toute économie dans la défense.

"Certains diront que les réductions sont trop importantes, d'autres qu'elles sont trop faibles", a prévenu le président tout en rappelant que malgré ces coupes, le budget de la défense "continuera d'augmenter", plus faiblement.

"En fait, le budget de la Défense restera plus important que ce qu'il était à la fin de l'administration Bush (début 2009, ndlr)", selon M. Obama. Il dépassera toujours la somme des budgets militaires des 10 dix pays qui dépensent le plus pour leur défense derrière les Etats-Unis.

Concrètement, aucune annonce précise n'a été faite à ce stade. Leon Panetta s'est contenté d'affirmer que la taille de l'armée de Terre et du corps des Marines "n'auront plus besoin d'être dimensionnés" comme ils l'ont été au cours des années 2000.

Avec 565.000 hommes, l'Armée doit déjà passer à 520.000 hommes d'active après 2014 et pourrait tomber sous la barre des 500.000 selon des observateurs, tandis que les Marines, actuellement au nombre de 202.000 hommes, doivent en perdre 15 à 20.000.

Les huit pages du document prévoient que la "posture" américaine "évolue" en Europe et envisagent un arsenal nucléaire "plus petit".

Bien que le secrétaire à la Défense ait promis que les Etats-Unis continueront d'avoir "la capacité de faire face et vaincre plus d'un adversaire à la fois", la nouvelle stratégie met fin à la doctrine selon laquelle l'armée américaine devait pouvoir l'emporter lors de deux conflits majeurs en même temps. Elle ne prévoit plus que d'empêcher un deuxième adversaire "d'atteindre ses objectifs".