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Aéroports : la grève des agents de sûreté reconduite

En grève depuis 9 jours, les agents de sûreté des aéroports français ont décidé de reconduire leur mouvement, ce samedi. Réunis vendredi pour tenter de trouver une issue à la crise, patronat et syndicats se sont séparés sur un constat d'échec.

AFP - Les agents de sûreté des aéroports, en grève depuis le 16 décembre pour une revalorisation salariale, ont décidé samedi en assemblée générale de poursuivre la grève pour Noël, week-end de forte affluence, mais le mouvement était sans incidence sur le trafic aérien.

Lors d'un vote en assemblée générale à l'aéroport de Roissy, une grande majorité des quelque 200 grévistes présents ont voté pour la poursuite de la grève.

Ils ont ainsi rejeté les propositions faites par la patronat la veille pour tenter de débloquer le mouvement.

"Pour négocier, il faut être deux, on veut une augmentation de 200 euros, ils (le patronat, ndlr) sont sur une prime", a lancé Claude Nelta, délégué de la fédération CFTC du secteur.

Pour tenter de mettre fin au conflit, le Syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire (Sesa, patronat) a proposé vendredi aux syndicats de porter à un mois de salaire le montant de leur prime annuelle, sous certaines conditions.

Les agents touchant actuellement une prime d'un demi-mois de salaire, cette offre représenterait un gain d'un autre demi-mois, le salaire mensuel étant situé en moyenne entre 1.100 et 1.600 euros.

Mais la proposition ne satisfait pas les syndicats qui réclament notamment une augmentation de salaire mensuel de 200 euros.

"On a fait huit jours de grève pour une prime! On est à côté de ce qu'on demande depuis le début", a estimé samedi Danielle Hanryon, déléguée CGT.

"Je ne peux pas garantir qu'on va obtenir une hausse de salaires, mais depuis le début, ils (le patronat, ndlr) ont craqué au fur et à mesure", a-t-elle ajouté, tout en demandant "à tous les salariés de la plate-forme aéroportuaire de rejoindre le mouvement" (de la sécurité, de Mac Donald's, du ménage, les bagagistes...) dès lundi.

Selon Christine Hamiani, déléguée CGT de la Brink's, les syndicats attendent maintenant d'être contactés pour la réouverture éventuelle de négociations.

A la fin de l'AG, les salariés se sont dirigés vers les différents terminaux pour manifester, a constaté la journaliste de l'AFP.

Samedi matin, la situation était normale aux terminaux 2E et 2F de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Des effectifs de la Police aux frontières (PAF) et de la gendarmerie du transport aérien (GTA) restaient mobilisés au terminal 2F de l'aéroport, le plus touché par la grève des agents de sûreté, selon une source préfectorale.

"Le taux de grévistes reste le même avec 50% des personnels des entreprises de sûreté aérienne en grève. Les effectifs de la PAF et de la GTA resteront mobilisés jusqu'à une reprise totale du travail", a précisé cette source.

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s'est déclaré de son côté "totalement favorable" à la proposition de loi, qui doit être examinée le 24 janvier, visant à encadrer le droit de grève dans les transports aériens afin d'y assurer "un service minimum".

Aéroports de Paris (ADP) prévoit 82.000 passagers au départ de Roissy et 28.000 passagers au départ d'Orly pour la journée de samedi.

A Lyon Saint-Exupéry, l'ensemble des 105 vols au départ de la plate-forme devait être assuré samedi, a indiqué la direction de l'aéroport, grâce à des renforts externes.

A l'aéroport de Nice, où le mouvement a été suspendu, aucune perturbation n'était signalée, de même qu'à Toulon, où un préavis de grève a été déposé à partir de dimanche à 00H01, mais qui ne concernerait qu'entre quatre et six agents de sûreté, selon l'aéroport.

Aucun retard n'était non plus constaté à Lille, ni à Toulouse-Blagnac et aucune perturbation n'était enfin prévue samedi aux aéroports de Bordeaux-Mérignac, Strasbourg et Bâle-Mulhouse.