François Bayrou, le président du MoDem, a annoncé jeudi soir sur TF1 son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2012. Il devrait officialiser sa candidature au cours de la "semaine du 5 décembre".
AFP - Le président du MoDem, François Bayrou, a annoncé jeudi soir sur TF1 sa candidature à la présidentielle, dont il n'a jamais fait mystère, dans le but d'offrir au pays une majorité élargie autour du centre afin d'apporter de vraies solutions à la crise.
Le leader centriste qui se présentera à l'élection reine pour la troisième fois après 2002 (6,84%) et 2007, où il avait créé la surprise en atteignant près 18,57% des voix, a précisé à l'AFP qu'il officialiserait sa déclaration dans "la semaine du 5 décembre à Paris". S'en suivra une grande réunion publique sur ses terres béarnaises.
Invité de l'émission "Paroles directes", M. Bayrou a répondu sans détour "oui" à la question de la journaliste: "Avez-vous décidé d'être candidat pour 2012". Un simple "oui", à la manière de François Mitterrand en 1988.
Interrogé par l'AFP, la numéro 2 du MoDem a indiqué qu'il avait choisi de ne "pas tourner autour du pot" alors que son intention de se présenter était un secret de polichinelle et qu'il avait déjà exprimé dans plusieurs médias son désir d'être candidat.
Le président du MoDem a expliqué qu'il serait candidat "parce qu'il faut absolument que le pays reparte sur des bases nouvelles et qu'il est impossible que l'on continue comme cela pendant cinq ans".
"Si vous prenez la situation du pays, aucun des chapitres qui font le souci des Français ne s'est amélioré en cinq ans", a-t-il ajouté.
Si "vous demandez aux gens précisément dans leur vie à eux, même sur les problèmes que le gouvernement avait mis en avant - la sécurité, l'immigration, la santé économique du pays (...) - eh bien, ils vous répondront tous qu'aujourd'hui, ils sont plus inquiets qu'ils ne l'étaient il y a cinq ans", a-t-il poursuivi.
Depuis plusieurs mois, le candidat centriste se préparait à entrer dans l'arène.
Le premier acte de sa candidature a été la publication cet été d'un livre "2012 Etat d'Urgence" (Plon) dans lequel il livrait ses priorités pour sortir de la crise "produire en France" et rendre au pays "la meilleure éducation au monde".
"C'est une guerre que nous avons à livrer". L'enjeu, "c'est notre liberté, notre dignité, et que vaille la peine la vie de nos enfants", résumait François Bayrou, se posant en recours face à la crise.
En 2007, le patron de l'ex-UDF avait été le seul candidat à évoquer le problème de la dette et de la dégradation des comptes publics.
"L'urgence impose d'agir juste, d'agir vite", assurait dans son livre ce Béarnais de 60 ans en promettant d'être à nouveau celui qui dira "la vérité aux Français".
Mais pour le leader centriste, rien ne sera possible sans l'émergence d'une "majorité nouvelle", "une majorité centrale" réunissant des modérés de chaque camp pour dépasser "la démagogie" et "la surenchère des promesses électorales".
Lors des universités d'été de son parti, quelques anciens de l'UDF avaient répondu présents mais aucun responsable de gauche, en pleine préparation de leur primaire, n'avait fait le déplacement.
Depuis, François Bayrou a commencé à constituer son équipe de campagne avec des cadres du MoDem comme Marielle de Sarnez, Robert Rochefort ou Jean Lassalle et des compagnons de route qui l'ont récemment rejoint.
Parmi eux figurent l'ancien maire de Rouen Pierre Albertini, l'ancien ministre du Budget Alain Lambert, le sénateur Jean Arthuis ou le député Daniel Garrigue, ancien porte-parole de Dominique de Villepin.
L'un des prochains grands rendez-vous de François Bayrou concernera la publication d'un "agenda 2020" qui, à l'image de "l'agenda 2010" de l'ex chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder, présentera le calendrier des réformes structurelles qu'il estime nécessaires pour que le pays renoue avec la croissance.