Lors d'une allocution télévisée, à l'issue du sommet social à l'Élysée, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé un plan de 2,6 milliards d'euros destiné à "soutenir ceux que la crise met le plus en difficulté".
Le président français Nicolas Sarkozy a conclu, mercredi, sa rencontre à l’Elysée avec les leaders des principaux syndicats et le patronat par une série d’annonces concrètes visant à augmenter le pouvoir d’achat. Leur montant total devrait s’élever à 2,6 milliards d'euros.
"Nous agirons dans un esprit de responsabilité et, par-dessus tout, de justice", a déclaré le président à l’issue de la réunion.
Les syndicats ont cependant maintenu leur appel à une nouvelle journée de manifestation, le 19 mars, jugeant que les efforts du gouvernement, bien que réels, restaient insuffisants étant donné la gravité de la crise.
"Comme l'action syndicale commence à payer, la CFDT estime qu'il faut continuer de mettre la pression sur le gouvernement et le patronat. Il faut aller jusqu'à un vrai changement de cap", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
Nicolas Sarkozy a d’autre part assuré qu’il entend répondre à la "désespérance", de la Guadeloupe et de la Martinique après plusieurs semaines de grève générale.
Les points-clés du plan de relance de la consommation
Les classes modestes et les jeunes sont les principaux bénéficiaires de ce "plan de relance bis".
Quatre millions de Français de la première tranche provisionnelle ne verseront pas leur deux derniers tiers provisionnels sur le revenu. Ceux qui dépasseraient légèrement la limite de la première tranche pourront bénéficier d’un crédit d’impôt, ce qui concerne environ deux millions de foyers.
Les chômeurs justifiant de deux à quatre mois de salaires sur les vingt-huit derniers mois pourront toucher, à titre exceptionnel, une prime de 500 euros, dès le 1er avril. Nicolas Sarkozy propose de porter l'indemnisation des salariés touchés par le chômage partiel à 75 % du salaire brut. Il demande aussi aux entreprises recevant les aides du plan de relance de former et de recruter des jeunes.
Autres propositions touchant les classes moyennes : trois millions de foyers bénéficiant de la prime de rentrée scolaire verront leur allocation augmenter de 150 euros, dès le mois de juin. Enfin, 1,3 million de ménages toucheront 200 euros de bons d’achat aux services par foyer.
Le président a également annoncé la création d'un fonds d'investissement social de 2,5 à 3 milliards d'euros, dédié à la réinsertion des chômeurs et à la formation des jeunes à la recherche d’un emploi. Ce fonds sera financé à hauteur de 50 % par l'Etat, mais le financement des 50 % restant demeure inconnu.
Nicolas Sarkozy a néanmoins exprimé le souhait de maintenir sa mesure de partage des bénéfices des sociétés du CAC 40 avec les salariés, alors que le patronat l'a rejetée en bloc, invoquant une ingérence de l'État dans les entreprises privées. "Cette question du partage sera débattu entre les partenaires sociaux", a-t-il déclaré, promettant que "l’État prendra ses responsabilités" si aucun accord n’est conclu.
"J’ai confiance dans les atouts de notre pays, dans son avenir", a-t-il conclu.