
Le Conseil de sécurité des Nations unies a vivement condamné les tentatives d'intrusions de partisans de Bachar al-Assad dans les ambassades française et américaine à Damas lundi. Ce mardi, Paris avait critiqué le silence de l'ONU.
REUTERS - Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné mardi "dans les termes les plus forts" les attaques commises la veille contre les ambassades de France et des Etats-Unis en Syrie.
Dans une déclaration, le Conseil de sécurité invite en outre le régime de Bachar al Assad à assurer la protection du personnel et des représentations diplomatiques.
Les attaques de lundi, imputées à des partisans du président Assad, ont fait suite aux protestations de Damas après les déplacements qu'ont effectués les ambassadeurs des Etats-Unis et de France, Robert Ford et Eric Chevallier, à Hama, la ville où se focalise aujourd'hui le mouvement de contestation qui a débuté à la mi-mars.
"Les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts les attaques contre des ambassades à Damas", peut-on lire dans la déclaration rendue publique par le président en exercice du Conseil, l'ambassadeur allemand Peter Wittig.
"Dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité appellent les autorités syriennes à protéger les représentations et le personnel diplomatiques."
En réponse, l'ambassadeur de la Syrie à l'Onu a accusé les Etats-Unis et la France d'avoir déformé et exagéré le récit des attaques visant leurs ambassades. Les autorités syriennes, a affirmé Bachar Jaafari, ont tenté d'assurer la protection des bâtiments diplomatiques et certains manifestants impliqués dans ces événements ont été arrêtés et seront traduits en justice, a-t-il ajouté.
A Paris, le Premier ministre français, François Fillon, et son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avaient déploré dans la journée l'incapacité des Nations unies à se prononcer sur la Syrie.
"Ce qui s'est passé encore hier soir, avec des agressions extrêmement violentes contre l'ambassade de France à Damas et l'ambassade des Etats-Unis, montre que ce régime est dans une fuite en avant", a déclaré François Fillon sur Europe 1.
"Nous voulons que le Conseil de sécurité se prononce sur ce qui s'est passé", a dit Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point de presse.
A Washington, la Maison blanche a réitéré la condamnation sans précédent formulée la veille par la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, jugeant à son tour que Bachar al Assad avait "perdu toute légitimité" et qu'il n'était pas "indispensable".