Seul un Français sur six (soit 17%) juge le bilan des quatre ans de Nicolas Sarkozy à l’Élysée "plutôt positif", selon un sondage TNS Sofres. Ce qui ne l’empêche pas de rester le candidat naturel de la droite pour la présidentielle de 2012.
Quatre ans après l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, sa famille politique monte au créneau pour défendre son bilan. Jeudi, le Premier ministre François Fillon s’est félicité de la mise en œuvre de "la plupart des réformes qui ont été annoncées par le président de la République en 2007". Pour le chef du gouvernement, en poste depuis quatre ans lui aussi, "ce quinquennat a marqué le retour de la volonté politique".
"Nous avons essuyé quelques échecs et pu décevoir ceux qui espéraient tant en nous", a admis François Fillon. "Mais personne ne peut nous jeter la pierre en disant : ‘ils n’ont pas tenu leurs engagements.’"
Un avis que ne semble pas partager une immense majorité de Français... Selon un sondage TNS Sofres pour l'émission "La Matinale" de Canal +, seulement 17 % des personnes interrogées jugent "plutôt positif" le bilan de l’action du président - en recul de quatre points par rapport à l’an dernier, à la même époque.
En comparant cette cote de satisfaction à celles de ses prédecesseurs, on s’aperçoit que Nicolas Sarkozy atteint des niveaux d'insatisfaction jamais atteints : un an avant la présidentielle de 1981, selon les chiffres rappelés par l'étude, Valéry Giscard d'Estaing atteignait 43% de jugements "plutôt positifs", tandis que François Mitterrand en était à 56% en 1987 et Jacques Chirac à 49 % en 2001.
Trois millions et demi de tracts pour une campagne de crise
Jeudi, François Fillon a évoqué un "fossé" entre les "chiffres et le ressenti des Français", mentionnant notamment "la pire crise depuis les années 1930" qui a compliqué l’action du gouvernement.
À un an de la prochaine présidentielle, le parti présidentiel, l’Union pour un mouvement populaire (UMP), a lui aussi décidé de multiplier les allusions à la crise économique pour en faire un argument de campagne et ainsi tenter de remonter la cote de popularité de Sarkozy.
Mercredi, le patron de l’UMP, Jean-François Copé, qui lançait "le compte à rebours de la campagne" devant un parterre de militants dans le Val d’Oise, a souligné que le président avait fait "la démonstration d’une aptitude exceptionnelle à gérer les crises". C'est ainsi que plus de trois millions et demi de tracts présentant un Nicolas Sarkoy ayant su protéger le pays lors de la crise devrait bientôt être distribués.
S’il ne s’est pas officiellement déclaré à sa propre succession, Nicolas Sarkozy semble pourtant bien parti pour se représenter. Interrogé cette semaine par le magazine "L’Express" sur les mots du ministre Alain Juppé, qui estime que sa décision était "un secret de polichinelle", il a répondu - clin d'oeil à l'appui - que son ministre des Affaires étrangères était "un homme crédible qui dit des choses justes". Il lui reste désormais un an pour convaincre.