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Après dix jours d'accalmie, un adolescent israélien a été grièvement blessé par un tir de missile lancé depuis la bande Gaza. En guise de représailles, l'armée israélienne a bombardé le territoire palestinien, faisant au moins trois morts.
AFP - Un tir de missile de Gaza a grièvement blessé jeudi un adolescent israélien, déclenchant un échange de tirs de projectiles palestiniens et de bombardements israéliens qui ont fait au moins trois morts palestiniens, mettant fin à une accalmie d'une dizaine de jours.
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait obtenu le 26 mars des principaux groupes palestiniens de ce territoire une reconduction de la trêve tacite avec Israël, après une escalade inédite depuis plus de deux ans, à condition qu'elle soit réciproque.
Depuis, sept Palestiniens, dont trois combattants du Hamas et trois du Jihad islamique, avaient été tués dans des raids israéliens, les deux mouvements promettant des représailles ultérieures.
Un adolescent israélien a été grièvement blessé par un éclat de missile antichar qui a percuté l'arrière d'un bus transportant des écoliers près du kibboutz de Nahal Oz, blessant légèrement le chauffeur, selon les services de secours et des sources de sécurité israéliennes.
C'est la première fois que ce type de projectile atteint une cible civile israélienne, ont affirmé les services de sécurité.
A la suite de ce tir, 45 obus de mortier et roquettes se sont abattus sur le sud d'Israël, dont l'un a touché une maison à Ein Hashelosha, à l'est de la bande de Gaza, sans faire de blessé, a précisé le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld.
Le nouveau système de défense antimissile israélien a cependant, pour la première fois, intercepté une des roquettes tirées de Gaza, selon un photographe de l'AFP.
Au même moment, des bombardements et des raids aériens israéliens frappaient la bande de Gaza, faisant au moins trois morts et 34 blessés, selon des sources médicales palestiniennes.
Des bombardements sur le quartier de Chajaïya, dans l'est de la ville de Gaza, près de la frontière avec Israël, ont coûté la vie à un homme de 50 ans et fait cinq blessés, a indiqué le porte-parole des services d'urgence dans la bande de Gaza, Adham Abou Selmiya.
A l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, deux Palestiniens ont été tués et au moins 14 autres blessés par des bombardements israéliens, selon les mêmes sources.
Deux raids aériens ont également visé deux positions du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, ainsi qu'un bombardement à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya, qui a fait deux blessés, a-t-on ajouté.
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a "ordonné à l'armée de réagir rapidement par tous les moyens nécessaires pour répondre à l'attaque contre le bus", selon un communiqué de son bureau.
Il "considère le Hamas comme responsable de tous les incidents provenant de Gaza", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite en Allemagne, a déclaré à la presse qu'il "continuerait bien sûr, à son retour en Israël demain (vendredi), à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des citoyens d'Israël".
Le Hamas a de son côté rejeté la responsabilité des violences sur Israël. "Nous allons lancer une campagne diplomatique pour expliquer qui a déclenché l'escalade", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement du Hamas à Gaza, Taher al-Nounou.
"Notre position est constante et nous allons faire pression sur l'occupation par des moyens politiques pour arrêter l'escalade contre la bande de Gaza et demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités pour les conséquences de cette escalade", a-t-il ajouté.
Le Hamas avait déployé d'intenses efforts pour ramener le calme après la précédente rupture de la trêve à la suite de la mort de deux membres de sa branche armée dans un raid israélien le 16 mars.
Il entendait ainsi éviter une réédition de l'opération israélienne "Plomb durci" à Gaza en décembre 2008-janvier 2009, dans laquelle avaient péri 1.440 Palestiniens et 13 Israéliens.