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Des syndicats appellent à la grève dans les universités

Plusieurs facultés ont annulé leurs cours de ce lundi. La coordination nationale des universités a lancé un appel à la grève pour protester contre la réforme de la ministre Valérie Pécresse portant sur le statut des enseignants-chercheurs.

AFP - La grève des professeurs a commencé lundi dans certaines universités où les cours n'ont pas eu lieu et une coordination nationale a appelé à manifester les 5 et 10 février, alors que l'Unef pousse les étudiants à rejoindre cette mobilisation des enseignants-chercheurs.

"Au moins 45% des activités d'enseignement" étaient touchées lundi par la grèves des enseignants, selon le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur.

"Il y a eu des perturbations limitées et sporadiques: dans certaines universités, pas de cours et rétention de notes", a-t-on indiqué au ministère de l'Enseignement supérieur.

Ces grèves étaient organisées à l'appel de syndicats et d'associations de droite (AutonomeSup, Défense de l'université) comme de gauche (Snesup), pour contester la réforme du statut des enseignants-chercheurs et celle de la formation des enseignants du primaire et du secondaire.

Entre grève des cours d'un jour, rétention des notes, grève d'une semaine... les situations étaient diverses, d'après les bureaux de l'AFP: la grève reconductible a été observée ou votée dans plusieurs départements de l'université de Strasbourg, la première du pays, ainsi que de Toulouse II, Rouen, Bordeaux-IV et à l'établissement aixois d'Aix-Marseille I.

L'IEP d'Aix-en-Provence était en grève, une première depuis sa création en 1956. Au Mans, une assemblée générale a voté la grève. Lille I l'a votée pour mardi. Limoges, où le principe d'une grève a été voté, devait se réunir mardi.

En revanche, à Montpellier I, II et III, les cours n'étaient pas perturbés, selon les directions, mais certains professeurs portaient un brassard "en grève", expliquant aux étudiants leur action mais en assurant les cours.

A Toulouse I, seuls deux professeurs étaient en grève, selon la direction. A Aix-Marseille II, aucune perturbation de cours n'était notée lundi matin. A Grenoble, le mouvement de grève n'a pas été suivi après un vote à main levée en AG. A Nice, une AG en fac de lettres n'a pas voté la grève.

Pour amplifier la mobilisation, la coordination nationale des universités a appelé lundi l'ensemble des universités à la "grève illimitée", ainsi qu'à des manifestations jeudi en France et à une manifestation nationale à Paris mardi 10 février.

La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs suscite un mécontentement croissant chez nombre d'entre eux qui craignent l'arbitraire des présidents et refusent la hausse des heures d'enseignement et l'atteinte à leur indépendance.

La ministre Valérie Pécresse a cherché vendredi à les "rassurer" en apportant deux modifications à son projet, mais cela n'a convaincu ni le Snesup, ni AutonomeSup, ni le collectif Défense de l'université issu de Paris-II Assas, ni Qualité de la science française.

Seuls cinq professeurs de droit, dont le doyen Paul-Henri Antonmattei, ont jugé dans un communiqué ces modifications suffisantes.

L'avenir du mouvement dépendra peut-être des étudiants. L'Unef, première organisation, les a "tous" appelés lundi à soutenir les enseignants-chercheurs, après que quelque 20.000 étudiants ont participé à des assemblées générales, dont onze ont voté "la grève".

L'Unef compte faire soit du 5, soit du 10 février, une journée de mobilisation étudiante, dans le but de "faire converger les étudiants et les personnels des universités", a déclaré son président Jean-Baptiste Prévost.