Pour ce 8e de finale retour de la Ligue des champions, Alex Ferguson, entraineur de Manchester United, devait se priver de l’arrière central Nemanja Vidic, qui cédait sa place à Chris Smalling. Quant au Portugais Nani, incertain, il était bien titulaire sur le flanc droit de l'attaque des Red Devils. Le Bulgare Dimitar Berbatov était lui laissé sur le banc, au profit de Javier Hernandez, dont les Marseillais allaient entendre parler...

Côté marseillais, Didier Deschamps optait pour une formule ayant fait ses preuves à Rennes le week-end dernier (victoire 2-0). Le Camerounais Stéphane M’Bia repassait milieu défensif et laissait sa place en défense centrale à Gabriel Heinze.

Une défense marseillaise laxiste sur l’ouverture du score

Après une bonne prestation à l’aller, la défense marseillaise craquait d’entrée de jeu au profit de Hernandez (alias Chicharito), à la récupération d’une offrande de Wayne Rooney (4e). La partie semblait alors bien mal engagée pour les Phocéens, qui réagissaient timidement par André-Pierre Gignac sur une inspiration d’André Ayew. Hélas, l’ancien Toulousain dévissait complètement sa frappe.

Les Red Devils laissaient l’initiative du jeu, se contentant de contres rapides sur le côté gauche, où le défenseur Rod Fanni subissait le jeu du "grognard" gallois Ryan Giggs. Grosse frayeur néanmoins pour les Olympiens à la 23e, qui, sur une mauvaise relance de Mandanda, frôlaient la correctionnelle. Mais les hommes d’Alex Ferguson, trop brouillons, manquaient le break.

Si le score n’évoluait pas, la différence technique était nette entre les deux équipes, notamment dans les trente derniers mètres – à l’image d’un raté de Lucho Gonzales sur coup franc. A la 35e minute, Marseille se créait pourtant une occasion en or par Souleymane Diawara, qui plaçait une tête à bout portant juste à côté du poteau d’Edwin van der Sar.

Plus en confiance, l’OM tentait davantage en fin de première mi-temps, à l’image d’André-Pierre Gignac, de Loïc Rémy ou de Benoît Cheyrou, dont la frappe était captée difficilement par le gardien de but néerlandais des Red Devils (38e). Entre-temps, l’OM était tout heureux d’une décision de l’arbitre, qui privait Manchester d’un pénalty qui aurait fait débat.

Manchester United se montre plus réaliste

La deuxième mi-temps démarrait avec une balle en profondeur dont Gignac, trop lent, ne profitait pas (47e). Les Marseillais squattaient le camp mancunien, alternant frappes de loin et conservation du ballon, alors que les Red Devils multipliaient les attaques sur le côté gauche, notamment par l’intermédiaire de leur capitaine Patrice Évra.

A plusieurs reprises, les centres marseillais (de Rémy, notamment) faisaient passer un vent glacial dans les travées d’Old Trafford, mais sans personne pour les reprendre. En face, la vitesse de Manchester mettait la défense phocéenne et son gardien à contribution, à l’image de cette tentative avortée de Valencia. A la 74e minute, Benoît Cheyrou était tout près de faire la différence sur une reprise du pied droit, mais Van der Sar stoppait net sa frappe sur sa ligne. Sur la contre-attaque, MU initiait un mouvement collectif qui voyait Giggs servir Hernandez laissé seul une fois de plus par la défense marseillaise (2-0, 76e minute). La messe semblait dite…

Et pourtant, Marseille revenait tout de même dans le match sur corner, à la suite d’un but contre-son-camp de Wes Brown (81e) qui réveillait les centaines de supporters français présents à Old Trafford. Les Olympiens lançaient leurs dernières forces dans la bataille, mais plus aucun but ne devait être inscrit. L’OM sort de la Ligue des champions par la grande porte face à une équipe de Manchester United largement prenable ce soir. De quoi nourrir quelques regrets pour Didier Deschamps...