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À l'occasion de son 200e vol, la fusée Ariane a lancé avec succès un cargo européen transportant des vivres, de l'oxygène et du carburant à destination de la Station spatiale internationale (ISS).
AFP - Lancé mercredi lors du 200e vol d'une fusée Ariane, le deuxième cargo automatique européen, l'ATV Johannes Kepler, a rendez-vous d'ici une huitaine de jours avec la Station spatiale internationale (ISS) pour lui livrer oxygène, vivres, vêtements et carburant.
"L'Europe vient de connaître un nouveau succès", a déclaré le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall, après que l'ATV 2 s'est séparé de la fusée Ariane, entamant de façon autonome son voyage pour rejoindre l'ISS d'ici le 24 février.
"C'est encore un succès pour Ariane", a renchéri le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Jean-Jacques Dordain, précisant que pour proclamer le succès de l'ATV Johannes Kepler il faudrait attendre la fin dans "six mois" de la mission du "bébé" de l'ESA qui pour l'instant "se porte bien".
Une fusée Ariane 5 ES, dont le lancement avait été reporté de mardi à mercredi, a propulsé l'ATV-2 sur une orbite circulaire à 260 km d'altitude et à une vitesse d'environ 7,6 km par seconde.
Désormais autonome, le vaisseau cargo qui a correctement déployé ses panneaux solaires doit rejoindre l'ISS située à environ 350 km d'altitude, pour la ravitailler en oxygène, vivres, vêtements, pièces de rechange, carburant et matériel scientifique.
Outre 100 kg d'oxygène et 1,6 tonne de vivres, des vêtements et autres paquets destinés aux six occupants de l'ISS, les 7,1 tonnes de fret comprennent du carburant, dont l'essentiel servira à rehausser de 40 km l'orbite de la station.
"Cette mission ne livrera pas d'eau potable car l'ISS dispose de réserves largement suffisantes", a précisé l'ESA.
Succédant à l'ATV Jules Verne, dont la mission avait été un succès en 2008, le deuxième véhicule de transfert automatique de l'Esa a reçu le nom de l'astronome Johannes Kepler qui, voici quatre siècles, avait formulé plusieurs lois fondamentales sur le mouvement des planètes.
Avec l'ATV Jules Verne, l'Europe a déjà démontré sa maîtrise de la technique du rendez-vous et de l'amarrage automatique dans l'espace.
Comme son prédécesseur, l'ATV-2 doit de façon totalement automatique grâce à un guidage laser s'arrimer sur cible de 10 cm, à la vitesse de 28.000 km/h.
"Imaginez une station qui est à 28.000 km/heure, avec des mouvements de tangage et de roulis", qu'il faut "effleurer" sans chocs, souligne Olivier de la Bourdonnaye, directeur du programme ATV-2 chez le constructeur Astrium.
L'ATV-2, qui doit rester amarré à l'ISS jusqu'en juin, offrant davantage d'espace à ses occupants, est destiné à se désintégrer dans la haute atmosphère, une fois sa mission terminée.
Son lancement réussi correspond à une étape symbolique pour la fusée Ariane, dont c'était le 200e tir tous modèles confondus, plus de trente ans après le premier vol d'une Ariane 1 en décembre 1979.
Avec une masse de plus de 20 tonnes cargaison comprise, le vaisseau de 10,3 m de long et 4,5 m de diamètre représente "la plus grosse charge utile" qu'une Ariane 5 a mis en orbite, selon Arianespace.
Le lancement a été effectué par une Ariane 5 ES, version du lanceur adaptée à une mission en orbite basse et pourvue d'un étage supérieur de combustible pouvant effectuer plusieurs allumages en vol.
Une fois l'ATV séparé, un dernier allumage devait permettre de désorbiter la partie supérieure de la fusée pour qu'elle achève sa course dans une zone déserte du Pacifique Sud. A basse altitude, ce qui reste du lanceur ne doit "en aucun cas devenir un débris en orbite", a souligné Arianespace.
Un centre de contrôle dédié à l'ATV est installé au Centre national d'études spatiales (CNES) à Toulouse.