
Au moins 40 personnes ont été tuées, ce samedi, dans un attentat-suicide perpétré contre un centre du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, situé dans le nord-ouest du Pakistan.
AFP - Au moins 41 personnes ont été tuées samedi et plus de 60 blessées dans un attentat-suicide contre un centre de distribution alimentaire du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, a-t-on appris de source officielle.
Le président des États-Unis Barack Obama "condamne avec fermeté" ce sanglant attentat, a annoncé samedi la Maison Blanche dans un communiqué.
"Je condamne avec fermeté l'attentat terroriste révoltant à Khar au Pakistan. Tuer des civils innocents près d'un centre de distribution du Programme alimentaire mondial est un affront aux Pakistanais et à l'humanité toute entière", a-t-il affirmé.
Il a également assuré que les États-Unis étaient "solidaires des Pakistanais en ces heures difficiles", et soutiendraient "fermement les efforts du Pakistan pour parvenir à davantage de paix, de sécurité et de justice" pour ses habitants.
L'attentat a eu lieu sur un centre de distribution de nourriture à Khar, la principale ville du district tribal de Bajaur.
"Au moins 41 personnes sont mortes et plus de 60 blessées dans un attentat-suicide", a déclaré le responsable de l'administration locale, Sohail Khan, après avoir annoncé successivement 29, 40 puis 41 tués.
Le directeur de l'hôpital, le Dr Mohammad Hafeez, avait confirmé de son côté un premier bilan de 29 morts, déclarant qu'il pourrait s'aggraver en raison de l'état de plusieurs blessés. Parmi eux, des femmes et des enfants.
Plusieurs versions contradictoires sur le déroulement de l'attentat ont été données à l'AFP, ceretains responsables affirmant que l'auteur était une femme, dont un pied a été retrouvé, d'autres affirmant qu'il s'agissait d'un homme vêtu d'une burqa.
L'administration locale a imposé le couvre-feu jusqu'à nouvel ordre tandis que les forces de sécurité patrouillaient les rues et menaient des investigations.
Bajaur est l'un des districts tribals du nord-ouest du Pakistan, zone qui est le bastion des rebelles talibans pakistanais et l'un des principaux sanctuaires de leurs alliés d'Al Qaïda, ainsi qu'une base arrière des talibans afghans qui mènent la rébellion contre les forces afghanes et l'Otan de l'autre côté de la frontière.
Au moins 40 insurgés ont également été tués lors de raids menés par des hélicoptères dans une zone tribale du nord du Pakistan, sur les villages de Baizai et Lakro, ont annoncé samedi des responsables.
Des forces de sécurité ont lancé une opération dans le district tribal de Mohmand, frontalier de l'Afghanistan, en représailles à une attaque coordonnée d'insurgés menée contre sept postes de contrôle, vendredi. Onze membres des forces paramilitaires pakistanaises et au moins 24 insurgés avaient péri.
Ces zones tribales abritent notamment des combattants du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), qui a décrété à l'été 2007 le jihad (guerre sainte) à Islamabad pour son soutien à la "guerre contre le terrorisme" de Washington.
Le TTP et ses alliés sont les principaux responsables d'une vague de plus de 420 attentats --suicide pour la plupart-- qui a fait près de 4.000 morts dans tout le Pakistan ces trois dernières années.
En août 2008, l'armée pakistanaise a lancé ses premières opérations contre Bajaur d'où les insurgés menaient des attentats à la bombe et attaques suicide.
A plusieurs reprises, elle a affirmé que la menace islamiste y était éliminée.
Les Etats-Unis font pression sur le Pakistan pour qu'il lance une offensive terrestre majeure dans la zone tribale du Nord Waziristan.
Islamabad se défend de ne pas en faire assez pour éradiquer les talibans dans le nord-ouest, soulignant que 2.421 militaires pakistanais y ont perdu la vie dans les combats avec les militants islamistes de 2002 à avril 2010.
Le Pakistan soutenait le régime des talibans en Afghanistan (1996-2001). Il est devenu l'allié des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.