
Reconduit à Matignon, le Premier ministre français doit tenir ce mercredi après-midi un discours de politique générale à l'Assemblée nationale. Objectif : rassembler la majorité en vue de l'élection présidentielle de 2012.
AFP - Tout auréolé de sa reconduction à Matignon, François Fillon prononce mercredi devant les députés son discours de politique générale qui doit tracer le chemin jusqu'à la présidentielle de 2012 mais également tenter de rassembler une majorité en proie à des divisions.
La semaine dernière, le Premier ministre à l'Assemblée, puis le chef de l'Etat à la télévision, ont dévoilé les grandes réformes à venir, notamment sur la fiscalité et la dépendance. Aucune annonce d'envergure n'est donc à attendre mais plutôt des précisions sur le calendrier et la méthode.
Il devrait marteler, a-t-il confié mardi à des cadres de la majorité réunis à l'Elysée, sa volonté inextinguible de "réduire les déficits et la dette", ce qui a fait sa marque de fabrique depuis trois ans et demi et sa popularité à droite, dans un "discours resserré".
Le chef du gouvernement trouvera aussi certainement dans ce grand oral une occasion de rééquilibrer la répartition des tâches avec Nicolas Sarkozy, en montrant qu'il est le véritable chef de la majorité parlementaire.
Pour cela, il a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement. L'UMP, qui a beaucoup fait campagne pour son maintien à Matignon, étant majoritaire, l'issue du vote est certaine.
"La petite musique Fillon peut être utile au président", relève un de ses proches qui fait remarquer que la cote de popularité des deux hommes a progressé de concert après le remaniement.
Même le Nouveau centre, qui a protesté contre une composition monolithique du nouveau gouvernement autour d'anciens RPR, devrait voter la confiance.
Cette unité pourrait cependant n'être que de façade alors que les centristes et les libéraux ont connu mardi une nouvelle déconvenue avec l'élection du chiraquien Christian Jacob pour remplacer Jean-François Copé à la tête du groupe UMP à l'Assemblée au détriment du radical (ex-UDF) Jean Leonetti et de Nicolas Forissier (ex-Démocratie Libérale).
Le résultat du scrutin est attendu aux alentours de 18H15, après l'allocution de François Fillon -prévue pour une quarantaine de minutes- et les temps de parole des groupes parlementaires.
Cette déclaration de politique générale, une tradition sous la Ve République, pourrait être parasitée par l'affaire Karachi qui secoue actuellement l'exécutif.