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Si les autorités irlandaises repoussent toujours l'idée d'une aide européenne, elles ont néanmoins admis avoir eu des "contacts internationaux". Selon des médias britanniques, une réunion aurait eu lieu à Bruxelles dimanche soir.

AFP - Les autorités irlandaises ont admis lundi avoir des "contacts au niveau international" sur la situation économique du pays, mais ont à nouveau nié toute demande d'aide financière, alors que la pression semblait monter sur Dublin pour accepter des fonds européens.

"Des contacts se poursuivent à un niveau officiel avec des responsables internationaux à la lumière des conditions actuelles du marché", a déclaré un porte-parole du ministère des Finances.

Celui-ci a toutefois répété que "l'Irlande n'a pas fait de demande pour une aide extérieure", s'en tenant ainsi à la ligne adoptée depuis plusieurs jours par le gouvernement.

Selon la BBC et plusieurs journaux britanniques, des "discussions d'urgence" ont eu lieu dimanche soir à Bruxelles sur les conditions d'une aide européenne à l'Irlande qui pourrait atteindre quelque 90 milliards d'euros.

Les pays de la zone euro s'inquiètent en particulier d'une "contagion" possible de la situation irlandaise à des pays comme le Portugal ou l'Espagne.

Les taux irlandais se stabilisaient néanmoins lundi matin, profitant toujours d'une déclaration conjointe rassurante de cinq ministres des Finances européens vendredi dans le cadre du G20.

L'Irlande a vu les rendements sur sa dette souveraine s'envoler la semaine passée à des niveaux sans précédent depuis la création de la zone euro, sur des craintes que le pays n'arrive pas à juguler son déficit abyssal: celui-ci est estimé à 32% du Produit intérieur brut (PIB) cette année, creusé notamment par le renflouage des banques du pays.

Le porte-parole du ministère des Finances a aussi réaffirmé lundi que "l'Irlande est totalement financée" jusqu'à mi-2011 et n'avait pas besoin de se tourner d'ici là vers les marchés pour financer sa dette.

Si elle reste à ce stade fictive pour le gouvernement irlandais, la hausse des taux sur les obligations irlandaises n'en a pas moins une influence sur d'autres pays de la zone euro dont les taux s'envolent dans la foulée, notent les analystes.

Ceux-ci soulignent aussi que la Grèce a constamment nié avoir besoin d'une aide extérieure, avant de se résoudre à faire appel au printemps à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI).

Le regain de tension sur la dette irlandaise intervient en outre dans un contexcte politique particulièrement délicat, le gouvernement devant présenter le 7 décembre au Parlement un budget de rigueur, dans le cadre d'un plan quadriennal d'austérité.

Mais le gouvernement, impopulaire, ne dispose que d'une majorité de trois voix, qui pourrait encore fondre après une élection partielle le 25 novembre.

Dans ce contexte, plusieurs ministres ont insisté sur la volonté de l'Irlande de s'en sortir seule et d'éviter le recours à des fonds européens qui serait vécu comme une atteinte à la souveraineté du pays.

Le ministre de la Justice Dermot Ahern a qualifié dimanche soir de "fiction" les rumeurs selon lequelles l'Irlande avait d'ores et déjà demandé l'aide de ses partenaires européens.