Après le Sénat, l'Assemblée nationale a définitivement entériné le texte de la réforme des retraites, qui reporte l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, par 336 voix contre 233, sous les huées du parti de l'opposition.
Le projet de loi, qui relève de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans l'âge pour une retraite à taux plein, doit désormais être promulgué par le président de la République Nicolas Sarkozy.
"On a beaucoup expliqué depuis le mois de mars, pourquoi il fallait réformer et comment on allait réformer. On va évidemment continuer à expliquer cette loi (…) et ouvrir de nouveaux champs de dialogue" a indiqué sur l’antenne de France 24 le ministre du Travail, Éric Woerth.
Le ministre qui a porté la réforme indique avoir "le sentiment d’avoir mené à bien une réforme difficile" et d’en avoir "payé le prix". "En même temps cela est normal et je suis content que le président m’ait confié cette mission".
itUne dernière étape devrait cependant intervenir avant que la loi entre en vigueur, le Parti socialiste ayant déjà indiqué qu’il comptait saisir le Conseil constitutionnel sur le sujet. S’ils sont officiellement appelés à se prononcer sur la loi, les Sages doivent vérifier que la loi est bien conforme à la Constitution. Un examen qui ne devrait pas durer plus d’un mois.
"Une régression sociale sans précédent"
"La grande réforme annoncée s'est transformée en piteuse citrouille législative", a lancé la députée socialiste Marisol Touraine au cours des explications de vote. "Vous rêviez d'audace réformatrice et vous vous retrouvez avec un pays en crise".
Pour le Parti communiste, le député Jean-Paul Lecoq a dénoncé "une régression sociale sans précédent" et a appelé les Français à ne pas se résigner, car, selon lui, "la fin du débat parlementaire ne siffle pas la fin du match, (…) demain jeudi, nous serons des millions dans la rue".
Si la bataille législative touche à sa fin, la protestation contre la réforme devrait en effet continuer à s’exprimer dans la rue. L’intersyndicale a appelé à une septième journée de grève et de manifestations partout en France jeudi.
Dans un souci d’apaisement, le Premier ministre François Fillon a lui indiqué que "la loi de la République doit être désormais acceptée par tous". Dans un communiqué publié juste après le vote définitif de la réforme, il demande aux différents acteurs "de sortir de cette crise avec responsabilité et dans le respect réciproque".