
Le candidat malheureux à la tête du Labour, David Miliband, a annoncé dans une interview son retrait du cabinet d'Ed, son frère et nouveau patron du parti. "Le mieux à faire est de soutenir Ed depuis les bancs des députés", a-t-il déclaré.
AFP - L'ex-ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a annoncé mercredi son retrait des instances dirigeantes du parti travailliste, quelques jours après avoir été battu par son frère Ed à la direction de la formation.
"Le mieux à faire pour moi dans l'immédiat est de soutenir Ed depuis les bancs des députés", a déclaré dans une interview à la BBC David Miliband, en référence aux rangées occupées au Parlement par les simples députés et non par les membres du "shadow cabinet".
Le "shadow cabinet", ou cabinet fantôme, est une sorte de gouvernement virtuel dédoublant les principaux ministères chargés de porter les propositions d'un parti. Il regroupe traditionnellement les figures qui comptent au sein d'une formation politique.
"Le parti a besoin d'un nouveau départ, pour son nouveau chef, et je pense qu'il est plus probable que cela soit le cas si, pour ma part, j'effectue un nouveau départ", a ajouté
David Miliband dans son interview à la BBC.
"Je pense que je peux lui donner la liberté et l'espace nécessaires pour mener le parti de l'avant d'une manière qu'il estime appropriée et sans aucune des distractions qui peuvent survenir quand on a un frère aîné assis à côté de soi", a-t-il ajouté.
L'ancien chef de la diplomatie, âgé de 45 ans, a été battu samedi à la tête du parti par à peine plus d'un point de pourcentage par son frère Ed, 40 ans. David avait pourtant longtemps joué les favoris pour succéder à l'ancien Premier ministre Gordon Brown, évincé du pouvoir et donc du parti lors des dernières législatives de mai.
Tout au long de la campagne pour l'élection du chef du Labour, les frères Miliband avaient promis que leurs liens familiaux ne souffriraient pas de leur candidature opposée.
Dans un discours inaugural au premier jour du congrès du Labour, lundi à Manchester (nord-ouest), David a officiellement appelé le Labour à s'unir derrière son "nouveau grand leader", saluant le discours-programme "vraiment très fort, très bon" de son frère cadet, avant de regagner Londres.
Mais, selon les médias, l'aîné des Miliband a très mal apprécié de se faire voler la vedette par son petit frère. La télévision a ainsi surpris un moment d'agacement de David, lorsque, lors de son discours devant les militants travaillistes, Ed a qualifié de "mauvaise" la décision d'envahir l'Irak en 2003 sous les applaudissements.
David, qui a soutenu la participation de Londres à la guerre, s'est ostensiblement abstenu d'applaudir, et a demandé visiblement agacé à sa voisine : "Tu as voté pour (l'invasion), alors pourquoi tu applaudis?"