AFP - Les 33 mineurs bloqués au Chili ont reçu dimanche des messages de soutien, du pape et de leurs familles, auxquelles ils devaient parler pour la première fois, à quelques heures de l'entrée en action de l'excavateur chargé du forage d'un puits de secours de 700 mètres de profondeur qui prendra trois à quatre mois.

Sur le site de la mine San Jose (nord), mais loin des regards des familles ou de la presse, se peaufinaient les préparatifs de la Strata 950, la puissante foreuse qui doit être mise en marche lundi dans la journée.

L'ingénieur coordonnant les travaux, Andrés Sougarret, avait évoqué samedi un début du forage "lundi à l'aube", mais l'attente d'un équipement devait repousser les travaux de quelques heures, dans le courant de lundi, a déclaré dimanche le ministre des Mines Laurence Golborne.

"L'avion amenant une pièce a eu du retard, et on commencera à perforer demain" (lundi), a-t-il expliqué à la presse.

L'excavateur dernier cri (2009) de 30 tonnes, de conception australienne, est capable, selon ses opérateurs, d'avancer de 15-20 m par jour dans des conditions optimales.

"La cheminée (...) qui va au refuge (où sont les mineurs) descendra à 702 mètres en ligne droite", a expliqué Sougarret.

La machine agira en deux temps, forant d'abord un conduit de 35 cm environ, puis l'élargissant à 66 cm, diamètre qui doit permettre d'extraire un à un les hommes bloqués depuis 24 jours.

M. Golborne a rappelé dimanche qu'en dépit des options de substitution examinées pour gagner du temps, "il n'y a pas de technologie disponible qui nous permette de réaliser le sauvetage en un ou deux mois".

Le pape Benoît XVI a envoyé dimanche un message aux mineurs, souhaitant qu'ils gardent leur "sérénité".

"Je voudrais rappeler avec une affection particulière les mineurs qui sont coincés dans le gisement de San José, dans la région chilienne d'Atacama", a déclaré le pape, en espagnol, après la prière de l'Angelus, de sa résidence estivale de Castel Gandolfo.

Benoît XVI a recommandé les mineurs à l'intercession de San Lorenzo, saint patron des mineurs au Chili. Il les a assurés de sa "proximité spirituelle et de (ses) prières continuelles, pour qu'ils conservent la sérénité dans l'attente d'une heureuse conclusion des travaux entrepris pour leur sauvetage".

Dans leur efforts constants pour maintenir le moral des hommes au fond, les autorités organisaient dimanche de brefs échanges par radio-téléphone entre les familles et les 33 mineurs, premier dialogue de vive voix depuis leur entrée dans la mine de cuivre et d'or, et l'éboulement qui les a piégés le 5 août.

"Il y aura une communication entre chaque mineur et un membre de sa famille pour qu'ils puissent parler au moins une minute et avoir un contact personnel", a déclaré samedi Laurence Golborne.

A ce jour, les mineurs et leurs familles avaient pu échanger des messages écrits, ou des images vidéo, par les sondes de ravitaillement.

Le ministre a aussi révélé que les mineurs allaient déplacer leur campement, à 700 m sous terre, pour s'installer "dans une partie plus sèche".

Aux abords de la mine, dans le "Camp Espoir", où demeurent une centaine de parents de mineurs, une assistance qui enfle le week-end, le Chili, ses artistes notamment, continue d'exprimer sa solidarité.

Le pianiste Roberto Bravo a offert dimanche un concert classique aux familles en hommage aux 33 mineurs. Samedi, c'était le groupe vocal populaire Inti Illimani, des animations croissantes que les autorités locales commencent à trouver encombrantes.

"Ceci est une opération de sauvetage minier, et nous voulons insister sur le fait que ce n'est pas le lieu" pour des activités comme des concerts, a déclaré le gouverneur de la région d'Atacama, Mme Ximena Matas.