Ils étaient 800 000 selon les organisateurs, mais à peine 100 000 selon la police. La Gay Pride parisienne a été largement suivie, dans une ambiance bon enfant, avec le mariage et l'adoption pour les homosexuels en tête des revendications politiques.
AFP - Des dizaines de milliers de personnes ont défilé et dansé au son de musiques techno dans les rues de Paris samedi pour la Gay Pride, Marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et transsexuelles, avec pour mot d'ordre "Violences, discriminations, assez ! Liberté et égalité, partout et toujours !".
La Marche a été ouverte par une vingtaine de motards de la gay moto club (GMC), vêtus de débardeurs moulant et brandissant des drapeaux arc-en-ciel.
Suivaient les élus, avec notamment le numéro 2 du PS Harlem Désir. Le président PS du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon, a affirmé : "C'est la neuvième marche à laquelle je participe et je viens redire ici que nous sommes favorables au mariage entre personnes du même sexe et à l'adoption pour les homosexuels". "Sur ces sujets, la France est en retard par rapport aux autres pays européens", a ajouté la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot.
Un conseiller de Paris UMP, Thierry Coudert, écarté du groupe des élus par le service d'ordre a dénoncé "une attitude incompréhensible, car je suis dans mon parti favorable au mariage et à l'adoption pour les gays".
Le porte-parole de l'Interassociative lesbienne, gay, bi et transsexuelle (Inter LGBT), qui réunit 60 associations et organise la Marche, Vincent Loiseau, a justifié cette exclusion en rappelant "que n'étaient accueillis dans la tête du cortège que les représentants des partis défendant les revendications de l'Inter LGBT".
"Selon les sondages, 65% des Français sont favorables au mariage gay et 57% favorables à l'adoption, l'ensemble des forces de gauche est favorable au mariage et l'adoption, il y a donc un blocage d'une partie de la droite, qui bloque toute avancée des droits", a t-il dit.
Déguisements, distribution de préservatifs et "after pride" fétichiste
Le cortège s'est ébranlé dans une ambiance bon enfant, avec beaucoup de déguisements débordant d'inventivité : des hommes travestis, portant strings, bas résilles et bottes à plate-forme, des hommes papillons, des anges avec de grandes ailes blanches, des Ecossais en kilt laissant voir les fesses, ou des tenus cuir avec colliers de chien et fouet.
Mais de nombreux hétéros ont participé à la fête. Arnaud Batisse, 20 ans, qui a écrit au feutre "Hétéro" dans son dos, explique que cette mention "lui permet d'éviter de nombreuses mains aux fesses". Une autre hétéro, Elodie Depagnat explique que "la gay pride, c'est un super endroit pour faire la fête".
Parmi les 80 chars décorés avec sono et danseurs, tous les partis de gauche et écologistes étaient représentés, ainsi que les UMP de Gay Lib, les syndicat CGT et CFDT, les homos chrétiens de David et Jonathan, les homos juifs de Beit Haverim.
Dans le char de la police, avec l'affiche "uniformes que dans la tenue", des policiers arrosaient la foule avec des pistolets à eau et distribuaient des préservatifs.
Des entreprises diverses ont profité de cette Marche pour des actions commerciale. Renault, avec le magazine Tetu, présentait sa nouvelle décapotable et Daihatsu présentait un nouveau modèle avec la mention "le droit à la différence".
Le théâtre Mogador présentait sur une immense pièce montée sa nouvelle pièce "Mamma mia" et le club Holenext invitait les marcheurs à une "after pride" fétichiste.
Trois minutes de silence ont été observées en hommage aux victimes du VIH-SIDA.
Un concert est organisé à l'arrivée du cortège, place de la Bastille.
Les "Soeurs de la perpétuelle indulgence", association de lutte contre le Sida, composée d'hommes habillés en religieuses portant des cornettes, prononceront une "bénédiction générale".