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Le président américain a reçu son homologue afghan à la Maison Blanche, ce mercredi, dans le but d'apaiser les tensions entre les deux pays. Barack Obama a indiqué avoir bon espoir de lancer le rapatriement des troupes américaines en juillet 2011.

AFP - Les présidents Barack Obama et Hamid Karzaï ont multiplié les démonstrations d'unité et de bonne volonté mercredi, voulant visiblement dépasser une période difficile dans les relations entre les Etats-Unis et l'Afghanistan.

"En ce qui concerne les tensions perçues entre le gouvernement américain et le gouvernement afghan, laissez-moi vous dire d'emblée qu'une grande partie d'entre elles ont été exagérées", a affirmé M. Obama lors d'une conférence de presse commune avec M. Karzaï, au terme d'une heure d'entretiens dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.

M. Karzaï a assuré que les relations entre les deux pays, malgré des hauts et des bas, étaient "plus solides que jamais" et exprimé sa gratitude pour les "sacrifices" américains en Afghanistan, en évoquant avec émotion sa visite à des GI's blessés dans un hôpital militaire de Washington.

De son côté, M. Obama a salué le "partenariat stratégique qui s'approfondit" avec Kaboul et indiqué que lui et M. Karzaï avaient "réaffirmé leur objectif commun" de lutter contre Al-Qaïda, en Afghanistan et au Pakistan, "pour éviter qu'il puisse menacer les Etats-Unis ou nos alliés à l'avenir".

Les deux dirigeants n'ont pas pour autant éludé les sujets sensibles qui ont provoqué de forts remous dans leurs relations ces derniers mois, en particulier quand M. Karzaï, en réponse à des critiques sur sa façon de gouverner, avait accusé les Occidentaux d'avoir orchestré des fraudes électorales lors de la présidentielle qui l'a reconduit au pouvoir fin 2009.

M. Obama a reconnu mercredi que des progrès avaient été effectués contre la corruption en Afghanistan, mais souligné que lui et M. Karzaï savent "qu'il faut faire plus" en la matière, ce à quoi le président afghan a répondu en s'engageant à dépenser l'aide financière américaine avec "application" et une "extrême prudence".

Le président Obama a pour sa part dit endosser la responsabilité des morts de civils lors des opérations militaires, tout en affirmant "ne pas prendre cela à la légère". "Nous voulons réduire le nombre de victimes civiles, pas seulement parce que cela pose problème au président Karzaï" mais "parce que je ne veux pas que des civils soient tués", a-t-il insisté.

Barack Obama a annoncé en décembre l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, espérant ainsi reprendre l'initiative face aux talibans et rapatrier les troupes américaines à partir de l'été 2011. Dans cette optique, les forces de l'OTAN préparent actuellement une offensive militaire à Kandahar (sud), fief de l'insurrection.

Mais, Kaboul souhaite négocier un accord de sécurité avec les Etats-Unis qui garantirait leur engagement dans le pays à plus long terme, a révélé mercredi un haut responsable militaire américain, en soulignant sous couvert de l'anonymat que la visite de quatre jours de M. Karzaï à Washington avait été en particulier consacrée au futur rôle des Etats-Unis en Afghanistan.

La délégation afghane a cité en exemple le contrat en vigueur entre Washington et l'Irak mais aussi les accords liant les Etats-Unis à des partenaires comme le Japon, l'Australie, Israël ou encore le Pakistan, considérés comme des "alliés majeurs hors OTAN", et ayant à ce titre droit à certains traitements de faveur, comme l'accès à des technologies informatiques américaines sensibles.

Après la conférence de presse, M. Obama devait continuer à dérouler le tapis rouge pour son hôte en déjeunant avec lui et des membres de sa délégation dans la salle du Conseil de la Maison Blanche.