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Alors que le ballet diplomatique se poursuit, de violents combats ont eu lieu dans la nuit à Gaza entre Israéliens et Palestiniens. A l'aube, Tsahal a pénétré à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon des témoins.

Posez vos questions à nos journalistes envoyés en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Et regardez le reportage de notre correspondant à Jérusalem: "La Cisjordanie se sent trahie par ses dirigeants".

Alors que les violences s'intensifient dans Gaza, l'Etat hébreu a de nouveau rejeté la possibilité d’un cessez-le-feu réclamé par la communauté internationale, qui s’active pour tenter de mettre un terme à l’offensive israélienne et aux tirs de roquettes du Hamas.

Ehud Olmert, lors de sa rencontre avec le chef d'Etat français à Jérusalem lundi, a écarté toute trêve des violences dans la bande de Gaza qui ne garantirait pas l'arrêt total des tirs de roquette palestinienne.

"Nous ne pouvons pas accepter un compromis qui permettra au Hamas de tirer des roquettes dans deux mois contre les villes israéliennes", a déclaré le Premier ministre israélien Ehud Olmert au cours de son entretien avec Nicolas Sarkozy, qui le pressait d'accepter une trêve humanitaire. "Non seulement le Hamas doit arrêter de tirer des roquettes mais il ne doit plus être en mesure de tirer" a-t-il ajouté.

De très violents combats ont éclaté dans les rues de Gaza entre soldats israéliens et combattants du Hamas et du Djihad islamique, quelques heures après l'entrée des chars israéliens dans la ville.

"Les combats sont très importants, l'armée israélienne est en train de prendre le contrôle le plus total du territoire ", témoigne Lucas Menget, envoyé spécial de FRANCE 24 à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. "Le quartier de Zeitoun a été particulièrement touché. C'est le bastion du Hamas à Gaza."

La ville de Gaza est devenue le théâtre de violents affrontements entre l’armée israélienne et le Hamas. "On constate une nouvelle escalade de la violence depuis deux heures", confirmait dans la soirée Radjaa Abou Dagga, un des rares journalistes présents dans la bande de Gaza. "Les habitants de Gaza fuient leur maison, ils ne savent pas où aller, les familles se croisent, c’est la panique". Tsahal est également en train de bombarder l’aéroport de Rafah, déjà la cible de bombardements ce week-end.

"La situation humanitaire est catastrophique, raconte Tarek Abdel Chafi, professeur à l’université de Palestine à Gaza. Il y a un raid toutes les dix minutes. La situation sécuritaire est très risquée au point que le consulat français a renoncé à nous faire évacuer."
 

Des Palestiniennes pleurent la mort d'un proche à l'hôpital al-Shifa à Gaza (Photo AFP - Mohammed Abed) .



Les hôpitaux de Gaza manquent de tout. "Les opérations chirurgicales ont lieu dans les couloirs des hôpitaux ", poursuit Tarak Abdel Chafi. Depuis le début de l'offensive, au moins 540 Palestiniens ont été tués, dont plus d'une centaine de civils et plus de 2 500 blessés. Côté israélien, un bilan officiel fait état de quatre soldats tués et de 55 blessés au moins depuis le début de l'offensive terrestre.

Trois soldats israéliens sont morts lundi soir dans le nord de la bande de Gaza. Selon un porte-parole militaire, un char de Tsahal a fait feu par erreur sur une position israélienne.


"Nous voulons un cessez le feu"


Le président français Nicolas Sarkozy en visite, lundi, à Ramallah, en Cisjordanie, où il a rencontré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a appelé à la fin du conflit en condamnant dans un premier temps l’offensive terrestre israélienne. "Les violences doivent cesser et l'acheminement de l'aide humanitaire doit être facilité", a-t-il indiqué. "Nous voulons un cessez-le-feu", a-t-il lancé au nom de l’Union européenne.


Le numéro un français a également interpellé le Hamas. "Le Hamas, en décidant de mettre fin à la trêve et en reprenant les tirs de roquettes sur des populations civiles d'Israël, a agi de façon irresponsable et impardonnable", a-t-il dit.

Le Hamas l'a accusé en retour de "partialité totale" en faveur d'Israël. Interrogé par FRANCE 24, le vice-ministre des Affaires étrangères du Hamas, Ahmed Youssef, s'est dit prêt à cesser les combats : "Nous sommes prêts à accepter un cessez-le-feu si les Israéliens arrêtent leur agression et le siège de Gaza", a-t-il indiqué depuis la bande de Gaza.


Pour sa part, Mahmoud Abbas, attendu à l'ONU à New York mardi, a appelé à la fin "immédiate et sans condition" de l'offensive.


 

Itinéraire de Nicolas Sarkozy au Proche-Orient.


Comme il l'avait fait en août lors du conflit russo-géorgien, Nicolas Sarkozy doit rencontrer en 36 heures les principaux acteurs de la région, à l'exception du Hamas, avec l'ambition d'obtenir une trêve humanitaire. "Il n’y aura pas de cessez-le-feu, commente David Crossan, spécialiste politique à FRANCE 24. La situation est totalement différente de celle qui prévalait dans le Caucase l’an dernier”.

"Tout cessez-le-feu doit comporter des conditions"


Une délégation du Hamas, composée de deux membres du bureau politique du Hamas basés à Damas, est arrivée lundi au Caire pour discuter, mardi, avec des responsables égyptiens des moyens de mettre fin à la guerre à Gaza et de lever le blocus israélien.

De plus, les présidents russe Dmitri Medvedev et palestinien Mahmoud Abbas ont appelé à "un cessez-le feu immédiat" dans la bande de Gaza lors d'un entretien téléphonique, a indiqué le Kremlin lundi.


La branche militaire du Hamas a affirmé lundi que des "milliers" de ses combattants étaient prêts à combattre l'armée israélienne dans les rues de la bande de Gaza. "Nous vous avons préparé des milliers de braves combattants qui vous attendent à chaque coin de rue, et vous accueilleront avec du feu et du fer", a affirmé Abou Obeida, le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, dans une intervention télévisée sur la chaîne du Hamas, Al-Aqsa.


De son côté, George W. Bush, qui se montre très discret sur le dossier, a déclaré que "tout cessez-le-feu doit comporter des conditions pour que le Hamas ne se serve pas de Gaza pour tirer des roquettes". Interrogé sur la situation à Gaza, le futur président Barack Obama s'est dit particulièrement préoccupé : "Je continue d'insister sur le fait qu'en matière d'affaires étrangères, il est très important d'adhérer au principe d'une unicité de la présidence", a-t-il dit.

Les tirs de roquette sur Israël se poursuivent


Par ailleurs, les tirs de roquettes continuent de tomber sur Israël. Des groupes armés palestiniens ont tiré 32 roquettes depuis dimanche soir sur Israël, faisant quatre blessés légers, selon un nouveau bilan établi lundi par la police israélienne.

"On peut imaginer que le Hamas a été très affaibli par ces dix jours de combats", rapporte Lucas Menget, envoyé spécial de FRANCE 24. "Mais ces nombreuses roquettes tirées sur Israël signifient que le Hamas a encore des capacités militaires très importantes".


Sophie Claudet, envoyée spécial à Sderot, témoigne : "Une roquette vient juste de tomber sur le marché central, dit-elle. Heureusement, il n’y a pas de morts ni de blessés. La ville est en état d’alerte. La population soutient massivement l’offensive israélienne et déplore même qu’elle intervienne si tard."

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